Depuis plus d’un an, la situation humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) suscite des inquiétudes croissantes à l’échelle internationale. Les récents affrontements, particulièrement dans l’est du pays, continuent de provoquer des déplacements massifs de populations, exacerbant ainsi une crise déjà complexe et alarmante. Lors de son intervention devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, Joyce Msuya, sous-Secrétaire générale des Nations unies aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a souligné les efforts déployés par la communauté humanitaire pour répondre à cette situation préoccupante.
Mme Msuya a mis en avant les actions entreprises pour soutenir les populations affectées en RDC, soulignant qu’entre juillet et décembre 2023, près de 4 millions de personnes avaient bénéficié d’une aide humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri. Cependant, malgré ces efforts louables, la coordinatrice a alerté sur les limites actuelles de l’opération humanitaire, en raison d’un financement largement insuffisant. Sur les 2,6 milliards de dollars nécessaires pour soutenir 8,7 millions de personnes en 2024 en RDC, seuls 16 % ont été mobilisés jusqu’à présent, laissant une grande partie de la population dans une situation critique.
Avec émotion et fermeté, Joyce Msuya a souligné l’urgence d’agir face à cette crise humanitaire, mettant en lumière la résilience du peuple congolais tout en soulignant sa vulnérabilité face aux défis complexes auxquels il est confronté. Elle a appelé à une mobilisation internationale et à une solidarité accrue pour prévenir une détérioration encore plus grave de la situation en RDC et dans la région.
En commémorant les 30 ans du génocide contre les Tutsis au Rwanda, Mme Msuya a rappelé la nécessité d’accorder une attention soutenue à cette région, afin que les populations de la RDC et des Grands Lacs puissent enfin jouir d’une paix durable et reconstruire leur avenir en sécurité.
Pourtant, malgré ces appels urgents, la crise persiste et les besoins humanitaires restent criants. Les combats acharnés entre les forces armées congolaises et les groupes rebelles, tels que le M23 soutenu par l’armée rwandaise, déchirent encore les territoires de la RDC, mettant en péril la vie et la dignité de milliers de personnes.
L’appel lancé par le gouvernement congolais et la communauté humanitaire pour mobiliser 2,6 milliards de dollars en vue de répondre aux besoins urgents des populations affectées en 2024 est un premier pas crucial. Cependant, il est impératif que la solidarité internationale se concrétise par des actions concertées et durables pour sauver des vies et apporter une lueur d’espoir dans l’obscurité de cette crise humanitaire.
En conclusion, la « Fatshimetrie » en RDC est une réalité brûlante qui demande une mobilisation sans précédent et une action immédiate. Face à la souffrance de millions de personnes, il est de notre devoir, en tant que communauté internationale, de faire preuve de compassion, de solidarité et d’engagement pour mettre fin à cette crise et ouvrir la voie à un avenir plus juste et plus digne pour tous.