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Fatshimetrie : Une analyse approfondie des impacts socio-sanitaires de la marginalisation post-carcérale
La question de la réintégration des anciens détenus dans la société soulève des préoccupations croissantes parmi les travailleurs de la santé publique et les criminologues. En effet, la stigmatisation, la marginalisation et la culture de l’humiliation dont font l’objet les anciens délinquants en Afrique du Sud posent de sérieux défis en matière de santé publique.
John Braithwaite, criminologue australien, distingue de manière pertinente les cultures de la honte intégrative et stigmatisante. Alors que des sociétés telles que la Chine et le Japon mettent en place des initiatives visant à aider les anciens délinquants à se réintégrer pleinement dans la société, l’Afrique du Sud et les États-Unis adoptent une approche rejetante, poussant ainsi ces individus vers des sous-cultures criminelles compatissantes. Cette situation conduit inévitablement à une augmentation de la criminalité, contribuant à des catastrophes en matière de sécurité publique.
Des chercheurs tels que Mechthild Nagel, Nicole Jones-Young et Gary Powell ont souligné que les anciens délinquants en Afrique du Sud se retrouvent parmi les personnes les plus marginalisées de la société. Cette stigmatisation les exclut du tissu social, favorisant ainsi le cercle vicieux de la récidive et de la criminalité.
Il est intéressant de noter que tous les groupes marginalisés ne sont pas nécessairement également désavantagés. Erving Goffman souligne que la stigmatisation peut être un facteur déterminant dans la perpétuation de la criminalité, au lieu de favoriser une intégration réussie. En effet, être étiqueté comme ancien délinquant peut renforcer le rejet de la société et renforcer la trajectoire criminelle de l’individu.
Les taux de récidive en Afrique du Sud, atteignant près de 90%, sont alarmants comparés à ceux de pays comme la Chine et le Japon, qui adoptent des cultures de la honte intégrative et affichent des taux de récidive beaucoup plus bas. La réticence à réintégrer pleinement les anciens délinquants dans la société peut avoir des conséquences néfastes sur le plan de la santé publique, comme le souligne Emily Widra.
Cette situation alarmante soulève des questions sur la manière dont les cultures de la stigmatisation pourraient favoriser des tendances génocidaires envers les groupes marginalisés dans la société. Il est crucial de prendre en considération les implications socio-sanitaires de la marginalisation post-carcérale, notamment en termes de santé mentale, de bien-être familial et de durée de vie.
En conclusion, il est impératif de repenser nos politiques de réintégration des anciens délinquants dans la société afin de briser le cycle de la récidive et de promouvoir une culture de réhabilitation et d’inclusion. La stigmatisation des individus ayant purgé une peine de prison ne fait qu’aggraver les problèmes socio-sanitaires et contribue à perpétuer les cycles de criminalité. Il est temps d’adopter des approches intégratives et bienveillantes pour favoriser une réintégration réussie et prévenir les risques pour la santé publique.
Liens pertinents :
– L’article du Mail & Guardian