Fatshimetrie: Six jours avant les élections des gouverneurs et vice-gouverneurs dans la province du Kwango, l’attention des habitants est attirée vers l’Assemblée provinciale où les futurs dirigeants seront désignés. Les enjeux de ces scrutins du 29 avril sont d’une importance cruciale pour une région en pleine expansion comme le Kwango, située dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo.
Les aspirations des habitants sont claires : ils espèrent l’avènement d’un gouverneur capable de propulser la province vers le développement. La question de l’amélioration des infrastructures routières est en tête de liste, essentielle pour faciliter la connectivité entre les territoires et promouvoir les échanges commerciaux avec la capitale.
» Notre priorité est d’ouvrir les tronçons Kenge-Kasongolunda et Tembo. Il est également crucial de réhabiliter la route reliant Kenge à Popokabaka, et de Popokabaka à Kasangulunda. Nous sommes une province agricole, mais l’évacuation des produits est entravée par l’état déplorable des routes, » affirme un enseignant local.
L’accès à l’électricité est également une priorité pour les habitants de Kenge, le chef-lieu de la province, situé à plus de 200 km de la capitale. Les services de santé spécialisés sont rares et les cas complexes sont souvent référés à Kinshasa, imposant des coûts supplémentaires aux ménages.
» En tant que province enclavée, l’électrification de Kenge est essentielle. L’électricité est un vecteur de développement pour les provinces voisines. Malheureusement, Kenge en est dépourvu. De plus, certains quartiers souffrent de manques d’eau. Nous n’avons pas d’hôpital moderne et digne de ce nom. En cas de complications médicales, comme des fractures, les patients sont transférés à Kinshasa, Bonga Yasa ou Mosango, alors que nous sommes déjà une province à part entière, » déplore Yvette Kafuti, une vendeuse locale.
Certains habitants expriment leur pessimisme, estimant que les élections n’apporteront aucun changement significatif. Ils pointent du doigt l’influence des autorités basées à Kinshasa, accusées de diriger les députés et les responsables provinciaux.
» Personnellement, je n’attends rien de ces élections car tout est décidé à Kinshasa. Les autorités morales exercent un contrôle total et les députés ne font que suivre des consignes. C’est ainsi que la province ne pourra pas progresser, » témoigne un agent public sous couvert d’anonymat.
Le Kwango est une province issue du démembrement de l’ancienne Bandundu, officialisée le 15 avril 2015. Située au sud-ouest de la RDC, avec une superficie de 89 974 km², elle partage sa frontière sud avec l’Angola et est limitrophe de trois autres provinces : Kinshasa, le Kongo-central et le Kwilu.
Jonathan Mesa, depuis Kenge
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