Le Kenya supprime les visas mais introduit des obligations contraignantes

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Nouvelle de dernière minute : le Kenya vient de mettre en place une politique de voyage sans visa pour les voyageurs du monde entier. Une décision historique qui devrait ouvrir de nouvelles opportunités pour l’industrie du tourisme au Kenya, mais qui s’accompagne d’une clause qui risque de limiter ses effets positifs.

Annonçant cette mesure révolutionnaire lors des célébrations du 60e anniversaire de la Jamhuri Day à Nairobi, le Président kényan William Ruto a déclaré que les voyageurs n’auraient plus besoin de visa pour entrer au Kenya à partir de janvier 2024. Cette annonce fait suite à une déclaration similaire faite par le président lors d’une visite au Congo-Brazzaville en octobre de l’année dernière, où il avait plaidé en faveur de voyages sans visa entre les pays africains.

Dans son discours annonçant cette nouvelle avancée, le Président Ruto a déclaré : « C’est avec un grand plaisir, en tant que Président de ce pays extraordinaire, que je fais une annonce historique au nom du gouvernement kényan. À partir de janvier 2024, le Kenya deviendra un pays sans visa. » Il a ajouté : « Il ne sera plus nécessaire pour quiconque, d’où qu’il vienne, de supporter le fardeau de demander un visa pour venir au Kenya. Pour réitérer l’appel du peuple Turkana au monde : ‘Tobong’u Lorre !’. Le Kenya a un message simple pour l’humanité : Bienvenue chez vous ! »

Ce discours emblématique a rapidement fait le tour du monde, laissant entrevoir une ère de mondialisation où le développement socio-économique serait encouragé. Les réactions ont été positives, les internautes saluant cette décision audacieuse du Kenya.

Cependant, un détail crucial a rapidement attiré l’attention : la complexité de la nouvelle procédure mise en place. Bien que le visa ne soit plus nécessaire, les voyageurs doivent désormais obtenir une autorisation de voyage électronique (ETA) via une plateforme en ligne développée par l’État kényan. Cette ETA, qui remplace le visa traditionnel, est assortie de frais de traitement.

L’ETA a été présentée comme une mesure de sécurité visant à tracer les déplacements des voyageurs entrant et sortant du pays. Cependant, le processus de demande d’ETA s’est avéré plus contraignant que prévu, entraînant des coûts supplémentaires pour de nombreux voyageurs. En effet, des citoyens de 51 nationalités différentes, qui n’avaient pas besoin de visa pour se rendre au Kenya, se retrouvent désormais confrontés à des démarches longues et coûteuses pour obtenir l’autorisation de voyager.

Le système d’ETA exige que les voyageurs soumettent des détails de vol, une preuve de réservation d’hôtel, etc., avant leur départ, et attendent 72 heures pour obtenir l’autorisation électronique de voyager. Cette contrainte peut poser problème aux voyageurs devant se rendre en urgence au Kenya.

Les membres de la Communauté d’Afrique de l’Est sont exemptés de cette nouvelle règle et n’ont pas besoin de remplir le long processus d’obtention de l’ETA avant leur arrivée au Kenya. Cependant, pour la plupart des autres voyageurs, y compris les enfants de moins de 16 ans, qui étaient auparavant exemptés de visa, cette nouvelle politique implique des démarches supplémentaires et des frais supplémentaires.

Les conséquences de cette nouvelle politique pourraient ne pas se limiter aux tracas administratifs et aux coûts supplémentaires pour les voyageurs. Il existe un risque que les 51 pays qui n’avaient pas besoin de visa avant cette décision, ainsi que d’autres qui ont été défavorablement affectés, puissent réagir, créant des obstacles pour les voyageurs kényans se rendant dans ces États.

Cette politique, qui visait à faciliter les voyages et à stimuler le tourisme au Kenya, risque finalement d’avoir l’effet inverse en dissuadant de nombreux touristes potentiels d’explorer ce magnifique pays. Les autorités devront peut-être reconsidérer cette approche pour éviter de nuire à l’économie et à l’industrie du tourisme kényanes.

Cet article a été rédigé par l’équipe de Fatshimetrie et a été diffusé en collaboration avec Wealth of Geeks. Vous pouvez également consulter d’autres articles pertinents sur le site de Fatshimetrie :

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