La propagation de la grippe aviaire chez les bovins aux États-Unis est devenue une préoccupation majeure pour les autorités sanitaires mondiales. Le chef scientifique de l’Organisation mondiale de la santé a déclaré jeudi que cette situation était une « énorme préoccupation » et a appelé à une surveillance accrue et une meilleure préparation face à ce virus.
Jusqu’à présent, il n’y a pas de preuves que le virus de la grippe H5N1 hautement pathogène puisse se propager de personne à personne. Ce virus, détecté pour la première fois chez les oiseaux en 1996, était principalement une menace pour les volailles domestiques et sauvages. Cependant, au cours des deux dernières années, un nombre croissant de mammifères ont été testés positifs au virus, indiquant que ce dernier cherche de nouveaux hôtes et se rapproche des populations humaines.
Le Dr Jeremy Farrar, un chercheur médical britannique et chef scientifique de l’OMS depuis 2023, a souligné lors d’une conférence de presse à Genève jeudi « l’inquiétude majeure » liée à la possibilité pour ce virus de se transmettre aux humains. Il a précisé: « Il est crucial que, si le H5N1 venait à être transmis à l’homme et à se propager entre les humains, nous soyons prêts à réagir immédiatement en ayant un accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux diagnostics. »
Malgré l’absence de transmission interhumaine du H5N1, les humains peuvent contracter le virus lorsqu’ils sont exposés à des animaux infectés. Aux États-Unis, une personne au Texas a été testée positive au H5N1 cette année. Il est soupçonné que cette personne l’ait contracté auprès d’une vache infectée pendant son travail.
Il s’agit seulement du deuxième cas documenté de grippe aviaire H5N1 chez l’être humain aux États-Unis. Le premier cas était celui d’un travailleur avicole au Colorado en 2022.
Bien que le virus ne se propage pas facilement à l’homme, les chercheurs s’inquiètent de sa dangerosité. Depuis 2003, 889 cas humains et 463 décès ont été signalés dans 23 pays, ce qui donne à ce virus un taux de mortalité de 52 %, selon l’OMS.
Le Dr Richard Webby, directeur du centre de coordination de l’OMS pour les études sur l’écologie de la grippe et chercheur à l’hôpital de recherche pour enfants St Jude, a exprimé ses craintes quant au potentiel de ce virus. Ayant étudié le H5N1 depuis 20 ans, il a souligné que, bien que ce virus n’ait pas encore trouvé le moyen d’infecter efficacement les humains, la récente augmentation d’infections chez de petits mammifères est alarmante.
Malgré son activité croissante, le virus H5N1 n’a pas encore développé les mutations clés que les chercheurs redoutent et qui pourraient lui permettre d’infecter les humains. Le Dr Webby a mentionné: « Le fait que nous n’ayons pas encore observé ces mutations me laisse penser que ce virus a encore des obstacles à franchir pour devenir un véritable pathogène humain. »
Aux États-Unis, le Service d’inspection de la santé animale et végétale du Département de l’Agriculture a signalé 29 troupeaux infectés dans huit États différents. Bien que le risque actuel de propagation à la population soit jugé faible, les autorités sanitaires américaines continuent de suivre la situation de près. Une mise à jour récente du CDC indique qu’un candidat vaccin a été créé et pourrait être déployé si nécessaire.
La menace du virus de la grippe aviaire H5N1 demeure une préoccupation majeure pour la santé publique. Alors que les chercheurs continuent de surveiller de près l’évolution de cette maladie, il est impératif de rester vigilant pour prévenir toute éventuelle propagation à grande échelle chez l’homme.