Dans le monde politique, la question de la taille du gouvernement est un sujet délicat et toujours débattu. En République Démocratique du Congo, alors que la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka entame des consultations politiques pour former le futur gouvernement, la problématique du nombre de ministres se pose avec une acuité particulière. Faut-il privilégier un gouvernement imposant reflétant la diversité des talents ou au contraire opter pour une équipe resserrée, plus efficace et économique ? C’est là le cœur du débat qui anime actuellement le microcosme politique congolais.
Certains politiciens, à l’instar de Noël Kabamba Tshiani Muadiamvita, mettent en avant l’exemple des États-Unis d’Amérique, un pays plus vaste que la RDC, qui fonctionne avec un nombre limité de secrétaires d’État. Selon eux, la clé réside dans la capacité à relever les défis du pays et non pas dans la taille du gouvernement. Un gouvernement plus restreint offrirait la possibilité de prendre des décisions plus rapidement et de manière plus efficace, évitant ainsi les lourdeurs bureaucratiques.
D’autres voix, comme celle de Billy Kambale, ministre honoraire de la Jeunesse, soulèvent l’exemple de pays comme l’Ouganda qui compte un nombre important de membres au sein de son gouvernement, tout en étant l’un des pays les plus développés d’Afrique de l’Est. Pour lui, c’est une question de management et de leadership, et non pas tant de taille du gouvernement en tant que telle.
Jean-Marc Kabund, président de l’Alliance pour le Changement, apporte un éclairage différent en soulignant les avantages d’un gouvernement restreint dans un pays pauvre et en proie à des conflits comme la RDC. Il met en avant l’efficacité, la réduction des coûts, la concentration sur les priorités nationales et la transparence comme des éléments clés d’un gouvernement resserré. Selon lui, cela permettrait une meilleure utilisation des ressources financières limitées pour répondre aux besoins prioritaires de la population.
En fin de compte, la clé réside peut-être dans la capacité à combiner efficacité, transparence et responsabilité au sein du gouvernement. Il ne s’agit pas seulement de réduire le nombre de ministres, mais aussi de repenser le fonctionnement des administrations, de favoriser la coordination des politiques et des programmes, et de promouvoir une gouvernance plus ouverte et efficiente.
L’art de former un gouvernement efficace, transparent et responsable, ou la « Fatshimetrie », comme diraient certains observateurs, est un véritable défi pour les dirigeants congolais. La réussite de ce choix stratégique reposera sur la capacité à privilégier l’intérêt général au détriment des intérêts partisans, à mettre en place des mécanismes de contrôle et de reddition de comptes efficaces, et à placer la population au centre des préoccupations. En somme, former un gouvernement réduit mais efficient pourrait être la clé pour ouvrir la voie à un avenir plus prometteur pour la République Démocratique du Congo.
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