La manifestation avortée du 12 avril 2019 au Togo : vers des élections contestées

La date du 12 avril 2019 restera gravée dans l’histoire du Togo comme une journée où les tensions politiques étaient palpables, mais où la mobilisation annoncée de l’opposition n’a pas rencontré le succès escompté. Malgré l’appel des partis d’opposition à manifester contre l’adoption de la nouvelle Constitution et les préparatifs d’une mobilisation dans les rues de Lomé, peu de Togolais ont répondu présent.

Le rond-point Bè-Gakpoto à Lomé devait être le point de départ de la marche de l’opposition. Cependant, dès la veille, les forces de sécurité avaient quadrillé la zone, décourageant de nombreux manifestants potentiels. Avec seulement quelques responsables politiques et militants présents, cette mobilisation s’est avérée être un échec retentissant.

Les autorités gouvernementales avaient interdit la manifestation pour des raisons économiques et sécuritaires, mais les opposants ont décidé de défier cette interdiction. Malgré les avertissements du gouvernement concernant le risque de perturbation des cours et d’attaques contre des députés, l’opposition avait maintenu son appel à manifester.

Au-delà de ces tensions et de ce défi, la question de la légitimité de l’opposition se pose. En effet, cette faible mobilisation remet en question la capacité des partis d’opposition à rassembler les Togolais dans leur lutte contre le régime en place. Les dissensions au sein même de l’opposition, notamment en ce qui concerne la participation aux prochaines élections législatives, soulignent les faiblesses et les divisions persistantes au sein du mouvement.

Alors que la campagne électorale pour les élections législatives et régionales prévues en avril est lancée, cette manifestation avortée soulève des interrogations sur la légitimité des futures élections. Dans un contexte politique tendu et marqué par des contestations persistantes, il est crucial pour le Togo de trouver des voies de dialogue et de compromis pour garantir des élections libres et transparentes.

Cette journée du 12 avril 2019 restera ainsi comme un symbole des défis auxquels le Togo est confronté sur le chemin de la démocratisation et de l’apaisement des tensions politiques. Il revient désormais aux acteurs politiques et à la société civile togolaise de trouver des solutions concertées pour surmonter les obstacles et construire un avenir démocratique et inclusif pour tous les citoyens du pays.