Les défis de l’hydroélectricité face à la pénurie d’eau en Afrique du Sud

**L’hydroélectricité en Afrique du Sud : reflet de la rareté de l’eau**

Alors que l’Afrique du Sud est aux prises avec de fréquentes pénuries d’eau, l’option autrefois prometteuse de l’hydroélectricité comme solution à la crise énergétique semble devenir hors de portée. Le directeur général de l’Institut national sud-africain de développement énergétique, Titus Mathe, a récemment souligné les défis auxquels est confronté le secteur de l’énergie dans l’exploitation de l’hydroélectricité en raison de la pénurie d’eau.

Dans le passé, l’hydroélectricité était considérée comme une source d’énergie propre et renouvelable qui aurait pu contribuer de manière significative aux besoins en électricité du pays. Cependant, avec la diminution des ressources en eau, cette option énergétique durable a été éclipsée par les combustibles fossiles comme le charbon et l’alternative controversée de l’énergie nucléaire.

Mathe a souligné que le concept d’énergie de base, crucial pour répondre de manière cohérente à la demande énergétique du pays, est actuellement limité aux sources hydroélectriques, nucléaires et au charbon. Pourtant, la pénurie d’eau constituant un obstacle majeur à la production d’hydroélectricité, l’Afrique du Sud se retrouve de plus en plus dépendante du charbon pour ses besoins énergétiques.

Même si l’hydroélectricité a toujours joué un rôle dans le mix énergétique de l’Afrique du Sud, sa contribution est aujourd’hui mise à rude épreuve en raison de la diminution de l’approvisionnement en eau. La capacité hydroélectrique actuelle du pays s’élève à 3 484 mégawatts, soit un taux de croissance d’environ 63,2 % entre 2013 et 2022. La plus grande centrale hydroélectrique, Ingula, dans le KwaZulu-Natal, exploitée par Eskom, possède une capacité de 1 332 MW.

La crise imminente de l’eau en Afrique du Sud, caractérisée par un écart entre l’offre et la demande prévu de 17 % d’ici 2030, incite à un examen critique des facteurs exacerbant cette pénurie. Des problèmes tels qu’un entretien inadéquat, le manque de planification de la croissance démographique, la mauvaise gestion et la corruption sont cités comme facteurs contributifs. De plus, les impacts du changement climatique, notamment l’irrégularité des précipitations, aggravent encore la pénurie d’eau.

En réponse aux défis énergétiques et à l’impératif de réduire les émissions, l’Afrique du Sud explore des sources d’énergie alternatives pour remplacer le charbon en tant que principal fournisseur d’électricité. Même si les énergies renouvelables sont souvent présentées comme une alternative réalisable, leur intermittence pose un défi. Mathe suggère que les investissements dans les technologies visant à améliorer l’efficacité de la production d’électricité à base de charbon, alignés sur les initiatives liées au charbon propre, pourraient offrir une solution provisoire jusqu’à ce que des options plus durables telles que l’énergie nucléaire deviennent viables.

L’équilibre complexe entre la sécurité énergétique, la durabilité environnementale et les considérations économiques souligne la complexité de la transition vers un avenir énergétique plus propre face à la pénurie d’eau. Même si l’hydroélectricité a peut-être perdu de son importance dans le paysage énergétique sud-africain, la recherche de solutions innovantes et l’engagement du pays en faveur de l’atténuation du changement climatique restent primordiaux pour façonner sa trajectoire énergétique.. En fin de compte, une approche stratégique et prospective est essentielle pour gérer l’interaction entre la rareté de l’eau, la production d’énergie et la préservation de l’environnement dans le paysage énergétique en évolution de l’Afrique du Sud.