Dans un contexte où de nombreux pays africains font face à des défis liés à la capture de l’État et au déclin démocratique, la question de garantir des processus électoraux libres, justes et participatifs pour une gouvernance démocratique efficace se pose avec acuité. Face à ces enjeux majeurs, la technologie pourrait bien offrir des solutions novatrices et nécessaires.
La démocratie en Afrique est confrontée à plusieurs menaces, notamment la tendance croissante de certains dirigeants à modifier unilatéralement les constitutions et les cadres juridiques pour se maintenir au pouvoir. Ces dernières années ont également vu une montée en puissance des gouvernements autoritaires, en particulier en Afrique de l’Ouest, où les transferts de pouvoir sont souvent marqués par des coups d’État et des manifestations violentes liées aux élections. Mais plus préoccupant encore est le phénomène de l’apathie électorale, avec des taux d’inscription et de participation faibles, en particulier parmi les jeunes.
La pandémie de COVID-19 a perturbé les processus électoraux en 2021, poussant de nombreux pays africains à reporter leurs élections. Cependant, certains, comme l’Afrique du Sud, ont réagi en intégrant des technologies numériques pour renforcer la gestion des élections et la participation des citoyens. Si certains ont exprimé des doutes quant à la fiabilité des technologies en ligne pour garantir des élections propres, il est indéniable que celles-ci peuvent être des alliées précieuses.
En Afrique du Sud, par exemple, la Commission électorale indépendante (CIE) a investi dans l’acquisition de 40 000 appareils de gestion des électeurs pour vérifier électroniquement les votants et lutter contre la fraude électorale lors des élections locales de 2021. Ces appareils multifonctionnels permettent de scanner les codes-barres des pièces d’identité, d’enregistrer les adresses des électeurs, de stocker les détails du registre électoral national et de transmettre les données en temps réel vers un point central. Cette approche a été saluée pour son efficacité et sa contribution à des élections libres et justes.
L’expérience sud-africaine a également permis de tirer plusieurs enseignements importants. Tout d’abord, elle a démontré que les pratiques démocratiques peuvent être maintenues même dans des périodes d’incertitude, soulignant l’importance du respect des processus judiciaires. Ensuite, l’utilisation des appareils de gestion des électeurs a permis de résoudre efficacement les problèmes liés à la mobilisation politique restreinte et à la liberté de mouvement pendant la pandémie, renforçant ainsi la crédibilité et l’intégrité du processus électoral.
Cependant, des défis subsistent, notamment en termes d’exclusion de certaines personnes du registre électoral en raison de défaillances techniques et de problèmes de connectivité Internet. Cela souligne la nécessité de trouver des solutions durables pour garantir la participation de tous les citoyens. De plus, le financement adéquat des processus électoraux est essentiel pour assurer leur bon déroulement et éviter les coupes budgétaires qui pourraient compromettre l’intégrité des élections.
Enfin, il est essentiel de souligner que malgré les avancées technologiques, les défis liés à l’apathie électorale, aux faibles taux d’inscription et de participation persistent. Pour surmonter ces obstacles, les autorités électorales et les gouvernements africains doivent continuer à innover et à s’adapter pour garantir des élections inclusives et représentatives.
En conclusion, l’utilisation de la technologie dans les processus électoraux en Afrique représente une opportunité majeure pour renforcer la démocratie et promouvoir la participation citoyenne. Bien que des défis subsistent, il est essentiel de poursuivre sur cette voie et d’explorer de nouvelles approches pour garantir des élections libres, justes et transparentes, fondement essentiel d’une gouvernance démocratique efficace.