Dans le monde de la création littéraire, les écrivains affirment souvent que l’inspiration divine n’existe pas et que l’écriture nécessite simplement de s’asseoir et de travailler quelques centaines de mots, que l’on se sente inspiré ou non. Cependant, la réalité est bien différente. Chaque créateur a vécu cette expérience transcendante où il semblait recevoir une inspiration directe des cieux.
Certains décrivent ce processus comme une forme de « canalisation », de « conduction » ou de « réception » des mots qu’ils couchent sur le papier. Lors d’interviews avec des écrivains et des poètes, beaucoup partagent des expériences similaires, évoquant des personnages fictifs qui leur parlent, des idées qui surgissent soudainement dans leur esprit, ou encore des rêves où des créatures magiques les visitent.
Les poètes en particulier semblent être plus enclins à ces moments d’inspiration « divine ». Ils racontent parfois écrire un poème d’un seul jet, comme s’ils étaient possédés par une force extérieure. Certains comparent cette expérience à la visite d’un papillon ou d’un oiseau magique, soulignant que cette inspiration ne vient pas d’eux-mêmes, mais d’un autre lieu.
L’idée même de la créativité étant liée à un génie créatif remonte à l’Antiquité. Les Grecs anciens croyaient en l’existence des Muses, des déesses inspirantes considérées comme la source de toute science, art et littérature. Aujourd’hui encore, de nombreux écrivains parlent d’être « visités » par leur muse, perpétuant ainsi cette tradition ancienne.
Parfois, après avoir écrit dans un élan d’inspiration, la réalité froide de la journée met en lumière la folie des mots précédemment couchés sur le papier. Cette dichotomie entre l’inspiration et la réalité pousse les écrivains à jongler entre le divin et le rationnel, entre la créativité et la critique.
L’importance de rester lucide dans son processus créatif est essentielle, comme le suggère l’adage souvent attribué à Ernest Hemingway : « Écrire ivre, éditer sobre. » Chercher l’inspiration dans un état sobre et rester critique dans l’édition permet d’éviter les excès de l’inspiration divinement orchestrée.
Alors que certains évitent les références spirituelles pour parler d’inspiration, préférant le terme « flow », nous ne pouvons ignorer ces moments de grâce où les mots semblent simplement couler. Chaque écrivain aspire à atteindre cet état de « flow » où la créativité s’exprime naturellement, presque miraculeusement.
Comme le disait le regretté Eusebius McKaiser, agnostique vis-à-vis de ces brèves inspirations créatives, il est légitime de se questionner sur leur origine divine. Les écrivains, entre divin et prosaïsme, entre création et réalité, continuent à explorer le mystère de l’inspiration, cette muse qui les visite sans crier gare.