En février 2024, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont réunis lors d’un sommet exceptionnel à Abuja pour discuter de la situation politique et de sécurité dans la sous-région. Au cœur des débats, la question du départ annoncé du Mali, du Niger et du Burkina Faso de l’organisation régionale.
Malgré les efforts de la Cédéao pour les convaincre de rester, les trois pays sahéliens ont maintenu leur décision, arguant de l’irréversibilité de celle-ci. La levée des sanctions économiques contre le Niger et la mise en avant des programmes de financement en cours pourraient toutefois être interprétées comme des signes d’apaisement de la part de la communauté ouest-africaine.
La cessation de l’utilisation des documents de voyage de la Cédéao par les citoyens maliens, nigériens et burkinabè pourrait également avoir des répercussions significatives sur leur mobilité et leur facilité d’accès à certains pays de la région. La question de l’appartenance à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) dans ce contexte reste également en suspens.
À ce jour, aucun des pays concernés n’a réagi officiellement à ces derniers développements. La pression exercée par la Cédéao semble donc être une stratégie visant à sensibiliser l’opinion publique aux enjeux et aux conséquences d’une éventuelle sortie de l’organisation régionale.
Le discours du président du Nigeria, Bola Tinubu, lors de cette session a souligné l’importance de l’unité et de la solidarité au sein de la Cédéao pour faire face aux défis communs, tels que la sécurité et le développement économique. Cette réunion marque ainsi une étape cruciale dans les relations entre la Cédéao et les pays sahéliens, et soulève des questions essentielles quant à l’avenir de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.