Le discours budgétaire du ministre des Finances Enoch Godongwana pour l’année 2024 a suscité une attention particulière en raison de la décision de prélever 150 milliards de rands du Compte de réserve de contingence en or et en devises étrangères (CRCA) afin de réduire les emprunts publics et maîtriser les coûts liés au service de la dette.
Cette stratégie vise à conclure un accord avec la Banque de réserve d’Afrique du Sud pour recevoir des distributions de 100 milliards de rands en 2024/25, 25 milliards en 2025/26 et 25 milliards en 2026/27, avec pour objectif de réduire les exigences de financement sur le marché intérieur, ainsi que la croissance de la dette et les coûts de service de la dette. Il s’agit d’une mesure proactive visant à éviter une crise de la dette, le ministère des Finances projetant une augmentation de la dette brute de l’État de 5,21 billions de rands en 2023/24 à 6,29 billions en 2026/27.
Cette initiative fait suite à des appels de la société civile et du travail demandant au gouvernement de puiser dans ce compte géré par la Banque de réserve. Selon le Trésor, le CRCA affichait un solde de 507,3 milliards de rands en janvier 2024. Cette décision intervient alors que le CRCA est désormais plus important que les pertes potentielles sur les réserves de change en raison de l’appréciation du rand, soulignant ainsi une opportunité de gestion plus efficace de ces fonds.
En garantissant la solvabilité de la Banque de réserve et en neutralisant l’impact des taux d’intérêt, cette démarche de répartition des fonds en trois phases vise à réduire l’emprunt gouvernemental et à minimiser les risques pour la Banque de réserve. Le Trésor a travaillé en étroite collaboration avec la Banque de réserve et des experts internationaux pour développer cette réforme, assurant ainsi une approche transparente et structurée pour l’utilisation des fonds du CRCA.
La gouvernance de la distribution des fonds devrait être régie par un cadre réglementaire rigoureux, éliminant les décisions arbitraires, assurant la transparence et permettant de réduire les emprunts publics de manière efficiente. Cette approche stratégique vise à rapprocher l’Afrique du Sud de ses homologues internationaux en matière de gestion financière et à consolider la stabilité économique du pays.
En résumé, cette décision de puiser dans le CRCA illustre la volonté du gouvernement sud-africain de gérer avec rigueur ses finances publiques, tout en se conformant aux normes internationales, dans le but de renforcer la position économique du pays et de prévenir les crises potentielles liées à l’endettement excessif.