Dans une ville bouillonnante comme Kinshasa, la vie quotidienne est un véritable spectacle à ciel ouvert. Entre embouteillages, matchs de football, pluie torrentielle et l’effervescence des manifestations, les habitants de la capitale congolaise ne connaissent pas la routine. Ils s’adaptent, se débrouillent, se battent avec détermination pour survivre et espérer un avenir meilleur.
Cette culture de la débrouillardise, souvent associée à l’« article 15 », est une réalité tangible pour de nombreux Kinois. Qu’ils soient politiciens, pasteurs, commerçants ou simples citoyens, tous sont engagés dans une forme de « Coop » pour faire face aux défis du quotidien. Cette dynamique a inspiré un projet artistique unique, mêlant journalisme fictif et théâtre de rue, créant une expérience immersive pour le public.
Le projet, initié par Blaise Musaka et Aurélien Gamboni, s’est concrétisé sous la forme de fausses affiches de journaux, évoquant des sujets d’actualité et des personnalités congolaises. Ces affiches, disposées dans des espaces publics de Kinshasa et de Mbanza-Ngungu, ont donné vie à une performance théâtrale inattendue, où les passants se retrouvaient involontairement acteurs d’une mise en scène artistique.
Sous la direction du metteur en scène Michael Disanka et de Christiana Tabaro, le collectif d’art d’art a orchestré cette performance, captivant les spectateurs avec des personnages comme l’installateur silencieux, la folle excentrique et le badaud provocateur. Dans un mélange d’absurde et de réalisme, de musique et de débat, la rue s’est transformée en un théâtre vivant, interrogeant la nature politique de la société congolaise.
À travers cette mise en scène urbaine, les comédiens tels que Joel Vuningoma, Chouchou Yoka et Kady Mavakala ont donné vie à des personnages hauts en couleur, reflétant la diversité et la complexité de la vie à Kinshasa. La performance a continué d’évoluer au fil du temps, s’adaptant à l’actualité et aux préoccupations du pays, offrant un regard critique et poétique sur la réalité congolaise.
Cette fusion entre art, journalisme et théâtre de rue illustre la capacité de l’art à susciter des questionnements, à provoquer des émotions et à engager le public dans une réflexion collective. À travers ces « faux » journaux et ces personnages insolites, le collectif d’art d’art a réussi à créer un espace d’expression unique, invitant chacun à participer, à réfléchir et à s’émouvoir dans les rues animées de Kinshasa.