Au Tchad, Makaïla Nguebla, ancien blogueur connu pour sa critique franche des autorités, avait accepté le poste de conseiller aux droits de l’homme à la présidence à son retour d’exil en fin 2021. Cependant, récemment, il a été écarté de ce poste, faisant craindre un rétrécissement de l’espace civique et politique dans le pays. Cette décision soulève des questions quant à la véritable ouverture promise par les autorités de transition et suscite des inquiétudes quant à l’avenir du pays.
Makaïla Nguebla dénonce clairement une tendance au renfermement des autorités autour des dirigeants du régime Déby. Il souligne que l’ouverture annoncée par le chef de l’État lors de la prise du pouvoir est remise en question et que des personnes considérées comme gênantes sont exclues de la transition. Cette situation risque de compromettre les efforts de pacification et de démocratisation du Tchad.
Le blogueur exprime également sa crainte quant à une radicalisation et un rétrécissement de l’espace civique et politique dans le pays. Il estime que la société civile et l’opposition démocratique réclament un espace plus épanoui pour s’exprimer et que le pouvoir risque de se fermer à ces demandes légitimes. Il appelle à éviter ces dérives, soulignant que l’opinion publique tchadienne pourrait de nouveau descendre dans la rue pour se faire entendre.
Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés de nombreux pays en transition politique. L’ouverture promise peut parfois être mise à mal par des intérêts politiques et des tentatives de restreindre la liberté d’expression et le droit de manifester. Il est essentiel de préserver l’espace civique et politique pour permettre une réelle démocratisation et une participation citoyenne active.
Le cas de Makaïla Nguebla souligne l’importance des voix critiques dans un pays en transition. Les blogueurs et les activistes jouent un rôle essentiel dans la dénonciation des abus, la promotion des droits de l’homme et la lutte contre la corruption. Écarter ces voix dissidentes peut entraîner une perte d’équilibre et de transparence dans le processus de transition.
Il est essentiel que la communauté internationale reste vigilante et soutienne les défenseurs des droits de l’homme et les voix critiques dans des pays comme le Tchad. Il est également crucial que les autorités tchadiennes respectent les engagements pris envers l’ouverture et la démocratisation, afin d’éviter toute régression des droits fondamentaux et de la liberté d’expression.
L’avenir du Tchad dépendra en grande partie de la capacité des autorités à maintenir une ouverture véritable, à écouter les voix dissidentes et à garantir un espace civique et politique dynamique. La transition politique est une période délicate mais cruciale pour assurer un avenir démocratique et respectueux des droits de l’homme pour tous les Tchadiens.
(titre de l’article) : Le rétrécissement de l’espace civique et politique au Tchad: le cas de Makaïla Nguebla, un signal d’alarme