La crise logistique causée par Transnet et les ports sud-africains continue d’affecter durement les industries d’exportation, avec des conséquences négatives importantes. Alors que la saison des exportations de fruits bat son plein, de nombreux conteneurs restent bloqués, entraînant retards et congestions dans les principaux ports du pays.
Le Port de Durban, l’un des plus fréquentés d’Afrique et du monde, peine à faire face à la demande croissante. Cette situation a poussé certaines cargaisons à être déroutées vers d’autres ports comme Maputo, Luanda et Walvis Bay, privant ainsi l’Afrique du Sud d’opportunités commerciales précieuses.
Bien que le président Cyril Ramaphosa ait récemment fait part de progrès concernant Transnet, la réalité indéniable est que cette entreprise d’État, responsable du transport ferroviaire, de la gestion portuaire et des pipelines de carburant, est en pleine crise opérationnelle. Une série de facteurs, tels que la mauvaise gestion et la pandémie de COVID-19, ont contribué à cette implosion.
Le Professeur Waldo Krugell, économiste à la Faculté des Sciences économiques et de gestion de l’Université du Nord-Ouest, estime que cette crise logistique a des conséquences néfastes à grande échelle. De plus, le rand sud-africain est sous-évalué, ce qui, combiné à la crise de Transnet, a un effet démultiplicateur sur la situation du pays.
« D’un point de vue économique, nous gaspillons nos opportunités d’exportation en raison des crises logistiques causées par Transnet et les ports. De plus, le rand est sous-évalué, en grande partie en raison de la négociation d’actifs financiers et de la perception des investisseurs à l’égard des marchés émergents, et de l’Afrique du Sud en particulier. Cela a des répercussions sur les importations et les exportations de biens et de services. Selon l’Indice Big Mac, le taux de change du rand devrait se situer aux alentours de 11,30 rands pour un dollar. Des modèles plus complexes estiment qu’il devrait être d’environ 15 rands pour un dollar », explique Krugell.
« Cela signifie que nous payons plus cher que nous ne devrions pour les produits importés. Cela est particulièrement préjudiciable lorsque l’on considère que la plupart de notre carburant est importé, de même que de nombreux autres intrants industriels. Heureusement, cela a également un impact positif sur nos exportateurs qui sont 3 rands de plus par dollar viables que la valeur réelle. Mais malheureusement, nous gâchons cette opportunité en raison de la crise logistique causée par Transnet et les ports. En ce moment, le terminal à conteneurs de Cape Town voit une légère amélioration avec des temps d’attente réduits de 9 à 7,5 jours, mais l’objectif est d’atteindre un jour seulement. Nous sommes en pleine saison d’exportation pour l’industrie des fruits et il y a encore un retard considérable. Le port de Durban gère 60% du fret conteneurisé de l’Afrique du Sud et les problèmes rencontrés se reflètent dans les statistiques commerciales de décembre, avec une baisse de 9% des importations et de 11,5% des exportations. De ce fait, le FMI a récemment revu à la baisse les perspectives de croissance de l’Afrique du Sud à 1% pour 2024. Le pire dans tout cela, c’est que les industries d’exportation demandent à pouvoir contribuer à résoudre les problèmes de mauvaise gestion et de maintenance insuffisante, mais le gouvernement refuse de se retirer », ajoute-t-il.
Cette situation est intenable pour le gouvernement et préjudiciable à un pays qui tente encore de se remettre de la crise de la COVID-19.
Source : NWU Newsroom – « South Africa squandering its export opportunities ».
Il est donc primordial de trouver des solutions rapidement pour remédier à cette crise logistique et permettre aux entreprises d’exportation sud-africaines de prospérer. Les retards dans les ports et les problèmes de gestion doivent être résolus de manière efficace et transparente afin de redonner confiance aux acteurs économiques locaux et internationaux.
L’avenir des échanges commerciaux de l’Afrique du Sud en dépend et il est essentiel que le gouvernement et les autorités portuaires prennent des mesures immédiates pour résoudre cette crise et garantir la fluidité des exportations.
Il est également important de noter que cette crise logistique a des conséquences sur l’économie du pays et sur la confiance des investisseurs. Il est donc crucial d’adopter une approche proactive pour régler ces problèmes et éviter tout effet domino négatif sur l’ensemble de l’économie sud-africaine.
En conclusion, il est urgent que des mesures soient prises pour remédier à la crise logistique dans les ports sud-africains et permettre aux industries d’exportation de prospérer. La résolution de ces problèmes est cruciale pour garantir le développement économique du pays et rétablir la confiance des acteurs commerciaux nationaux et internationaux.