« La démission de Nelson Chamisa ébranle le paysage politique du Zimbabwe »

Le principal leader de l’opposition au Zimbabwe, Nelson Chamisa, a récemment fait la une des journaux en annonçant sa démission de son parti. Dans une déclaration cinglante, Chamisa a accusé le parti au pouvoir d’avoir détourné son organisation et d’avoir orchestré la destitution de plusieurs députés et conseillers.

Chamisa, qui était le principal rival du président Emmerson Mnangagwa lors des élections contestées de 2018 et 2023, a affirmé que Mnangagwa avait décimé l’opposition par des moyens autoritaires. Dans une déclaration de 13 pages publiée sur ses réseaux sociaux, Chamisa a exprimé sa désillusion face au bilan autoritaire du pays et a pris ses distances avec son parti, la Coalition citoyenne pour le changement (CCC).

Bien que Chamisa ait formé le CCC en 2022 après s’être séparé du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), il peine à maintenir l’unité au sein de son parti depuis les élections. Un homme prétendant être le secrétaire général du parti a commencé à limoger des élus, avec le soutien des autorités parlementaires, du gouvernement et des tribunaux. Chamisa a dénoncé cette décision, affirmant que son parti n’avait même pas de poste de secrétaire général et qualifiant l’homme, Sengezo Tshabangu, d’imposteur et de fraudeur.

Malgré les efforts de Chamisa, les rappels de députés et de conseillers se sont poursuivis, les tribunaux se prononçant contre leurs tentatives de contester les élections partielles sous le nom du CCC. En conséquence, les candidats du parti au pouvoir ont conquis des sièges dans les bastions urbains traditionnels de l’opposition. Frustré par ces évolutions, Chamisa a décidé de rompre ses liens avec le CCC, déclarant qu’il ne souhaite plus être associé à ce parti qu’il estime compromis.

Ce dernier épisode du paysage politique du Zimbabwe met en lumière les tensions et les luttes de pouvoir persistantes au sein du pays. La démission de Chamisa suscite des inquiétudes quant à l’état de la démocratie au Zimbabwe et à la consolidation du pouvoir par le parti au pouvoir. Cela soulève également des questions sur les intentions de Mnangagwa pour l’avenir, car des allégations ont été émises selon lesquelles il chercherait à prolonger son mandat au-delà des deux mandats constitutionnels.

Alors que le charismatique avocat et pasteur entame ses prochaines démarches, il appelle ses partisans à se rallier derrière une nouvelle politique et promet de rester actif dans le service public. Son départ du CCC laisse beaucoup de gens se demander ce qui attend l’opposition au Zimbabwe et si Chamisa cherchera à établir une nouvelle plate-forme politique pour défier le parti au pouvoir.

Seul le temps nous dira quel impact ce bouleversement politique aura sur l’avenir du Zimbabwe. Pendant ce temps, les Zimbabwéens continuent de faire face à des défis économiques et politiques, dans l’espoir d’un avenir plus démocratique et plus prospère pour leur pays.