Titre : Le pouvoir de l’opposition aux Comores : une mobilisation en demi-teinte
Introduction :
Trois jours après l’annonce des résultats de la présidentielle, l’opposition comorienne a appelé à une manifestation le 19 janvier 2024. Cependant, malgré la tension palpable et les heurts qui ont eu lieu, la mobilisation de l’opposition semble avoir été mitigée. Cet article revient sur les raisons de cette mobilisation en demi-teinte et propose une analyse de la situation actuelle aux Comores.
1. Un appel à la mobilisation de l’opposition :
Les cinq candidats de l’opposition, qui se sont estimés floués après la réélection du président sortant Azali Assoumani, ont lancé un appel à la mobilisation de la population. Ils ont voulu élargir le mouvement lancé par les jeunes dès l’annonce des résultats officiels. Cet appel a suscité une grande attente quant à la participation et l’ampleur de la mobilisation.
2. Une mobilisation en demi-teinte :
Cependant, le constat sur le terrain est que la population est principalement venue prier et n’a pas massivement répondu à l’appel de l’opposition. Les fidèles sont repartis chez eux après la prière, sans manifester ou se rassembler pour revendiquer quoi que ce soit. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette mobilisation en demi-teinte.
3. La crainte de répression :
Certains Comoriens ont exprimé leur crainte face à une éventuelle répression policière ou militaire s’ils participaient à la manifestation. Le décès d’un jeune manifestant tué par balles la veille a renforcé ces craintes et a dissuadé certaines personnes de participer activement à la mobilisation.
4. Divergences d’opinions :
Les résultats des élections présidentielles ont suscité des avis divergents au sein de la population. Certains soutiennent le président Azali Assoumani, d’autres citent l’existence des institutions et certains dénoncent la fraude et le vol des votes. Ces différences d’opinions ont pu également limiter la mobilisation de l’opposition.
5. L’absence des candidats d’opposition dans les rues :
Malgré l’appel à la mobilisation de l’opposition, aucun des cinq candidats n’est sorti dans les rues de la capitale, Moroni. Certains sont hors de la ville, dans leur localité d’origine. Cette absence des leaders de l’opposition peut avoir un impact sur la mobilisation, car la présence et le soutien des candidats sont souvent essentiels pour galvaniser les manifestants.
Conclusion :
En définitive, la mobilisation de l’opposition aux Comores le 19 janvier 2024 a été en demi-teinte. La crainte de répression, les divergences d’opinions et l’absence des candidats d’opposition dans les rues ont pu jouer un rôle dans cette mobilisation limitée. Néanmoins, la situation reste tendue et l’avenir politique du pays demeure incertain.