« La controverse s’intensifie : l’ancien président de Sierra Leone se rend au Nigeria pour un traitement médical, suscitant des interrogations sur sa fuite de la justice »

L’ancien président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, fait à nouveau la une des journaux alors qu’il s’apprête à suivre un traitement médical au Nigeria. Cette décision intervient au milieu d’allégations selon lesquelles il serait impliqué dans une tentative de coup d’État l’année dernière, ajoutant encore une couche de complexité à un paysage politique déjà tumultueux.

Malgré le procès pour trahison prévu en mars, la Haute Cour a accordé à M. Bai Koroma un congé de trois mois pour consulter un médecin à l’extérieur du pays. Cette évolution a suscité des spéculations sur un éventuel accord d’exil ou sur un accord négocié par le bloc régional ouest-africain, la Cedeao et le gouvernement de la Sierra Leone.

L’ancien président de 70 ans, qui a dirigé la Sierra Leone pendant 11 ans jusqu’en 2018, est monté à bord d’un avion présidentiel nigérian vendredi après-midi, au départ de l’aéroport international de Freetown. La nature de son départ et ses implications pour les procédures judiciaires à venir ont suscité des inquiétudes et des questions parmi les observateurs.

Bien que les détails concernant l’état de santé de M. Bai Koroma n’aient pas été divulgués, sa décision de se faire soigner au Nigeria a suscité la controverse. Certains soutiennent qu’il s’agit d’une démarche stratégique pour éviter d’être confronté à la justice, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit d’une étape nécessaire pour sa santé et son bien-être.

Le moment choisi pour cette évolution est également remarquable, car les tensions en Sierra Leone couvent depuis les troubles de novembre. La prétendue tentative de coup d’État, que M. Bai Koroma est accusé d’avoir orchestré, a encore aggravé la situation politique déjà fragile du pays.

Alors que les poursuites judiciaires contre M. Bai Koroma se profilent, la décision de lui permettre de quitter le pays a amené de nombreuses personnes à s’interroger sur l’équité et la transparence du procès. Les critiques estiment que cela crée un dangereux précédent et soulève des doutes sur l’engagement du gouvernement à faire respecter l’État de droit.

Quelle qu’en soit l’issue, le départ de l’ancien président de la Sierra Leone pour des soins médicaux au Nigeria continue d’alimenter les spéculations et l’incertitude. Il reste à voir quel impact cette décision aura sur le prochain procès et sur le paysage politique de la Sierra Leone dans son ensemble.