Les inondations dévastatrices touchent la province de l’Équateur en RDC
Depuis la fin du mois de décembre, la province de l’Équateur, située dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), est confrontée à de graves inondations causées par la montée des eaux du fleuve Congo. Cette situation a entraîné la destruction de nombreuses habitations dans la ville de Mbandaka et ses environs, selon les autorités locales.
La crue actuelle est la plus importante depuis soixante ans, à l’exception de celle de 1961 qui a frappé le port de Kinshasa. Avec un niveau de 6m05 au-dessus du niveau moyen de la mer, le fleuve Congo a envahi une grande partie de la rade portuaire de Kinshasa, touchant ainsi tout le pays, explique Cédric Tshumbu, directeur technique de la Régie des voies fluviales.
Mais ces inondations ne se limitent pas à la province de l’Équateur. Deux semaines auparavant, des régions telles que Kinshasa, Mongala et Ituri avaient déjà été frappées par des inondations similaires. À Kisangani, le fleuve Congo a même atteint un niveau de 8 mètres, selon la RVA (Régie des voies fluviales). Des quartiers entiers, comme Ndanu à Mont Ngafula et la Cité du fleuve à Kinshasa, ont été submergés par les eaux.
Les experts attribuent cette montée du niveau du fleuve à des précipitations exceptionnelles au cours des derniers mois. Les pluies, bien que de courte durée, ont été particulièrement intenses, un phénomène fréquent dans le contexte du changement climatique. De plus, la déforestation contribue à ralentir l’infiltration de l’eau dans le sol, favorisant ainsi les inondations.
Le docteur hydrogéologue et professeur de l’université de Kinshasa, Godet Bola, souligne l’impact du changement climatique sur la fréquence des inondations. Il rappelle que ces inondations étaient censées se produire avec un intervalle de plus de 50 ans, mais qu’elles se sont désormais produites en seulement quatre ans. Il met également en avant l’importance de respecter les zones interdites aux constructions le long des rivières et du fleuve Congo, afin de prévenir de tels désastres.
Face à ces événements, les experts recommandent au gouvernement congolais d’installer des stations d’observation et d’alerte dans tout le pays, afin de prévenir les pluies excessives et d’informer rapidement les communautés vivant près des rivières et du fleuve. Ils soulignent également l’importance de prendre des mesures environnementales pour lutter contre la déforestation et favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol.
Les inondations en cours dans la province de l’Équateur en RDC mettent en évidence les défis auxquels le pays est confronté en matière de gestion des catastrophes naturelles et d’adaptation au changement climatique. Il est essentiel de prendre des mesures ambitieuses pour protéger les populations et l’environnement, afin de garantir un avenir plus résilient et durable pour tous.