L’actualité récente nous offre un aperçu des visites diplomatiques du général Mohamed Hamdan Daglo, alias Hemedti, chef des Forces de soutien rapide au Soudan. Alors que l’organisation régionale Igad tente de faciliter une rencontre entre Hemedti et son rival, le général Burhan, chef de l’armée soudanaise, Hemedti a entrepris une série de visites en Afrique australe.
Après des passages en Ouganda, en Éthiopie, à Djibouti, au Kenya et en Afrique du Sud cette semaine, Hemedti s’est rendu au Rwanda. Malheureusement, les détails de cette rencontre n’ont pas été divulgués. Ce qui a suscité la controverse, ce sont les visites officielles de Hemedti, où le tapis rouge est déroulé, en particulier en Afrique du Sud.
Lors de sa visite en Afrique du Sud, Hemedti a été reçu par le président Cyril Ramaphosa. Cependant, la présidence sud-africaine a rapidement effacé un message sur les réseaux sociaux qualifiant cette rencontre de « visite de courtoisie de Son Excellence », pour le remplacer par une communication plus neutre. Cette volte-face s’explique peut-être par le malaise suscité par la visite de Hemedti, dont les Forces de soutien rapide sont accusées de crimes de guerre par la Cour pénale internationale.
Cette visite controversée a également suscité l’indignation de nombreux Soudanais en exil, qui déplorent que Hemedti soit reçu comme un chef d’État non seulement en Afrique du Sud, mais également dans d’autres pays de la région. Certains soulignent l’hypocrisie de la situation, où l’Afrique du Sud accuse Israël de génocide pour son intervention dans la bande de Gaza, tout en accueillant un homme responsable de massacres au Darfour.
Avec ces visites diplomatiques, Hemedti cherche sans doute à renforcer sa stature internationale et à améliorer sa position au sein de l’arène politique soudanaise. Cependant, ces rencontres suscitent de vives réactions et interrogent sur la moralité et la légitimité de recevoir un individu accusé de crimes de guerre.