La promulgation de la loi de finances 2024 à Madagascar a soulevé des questions et des inquiétudes au sein de la société civile. Malgré l’intervention de la Haute Cour Constitutionnelle demandant la suppression de l’article 20, la loi a été adoptée sans amendements ni débats approfondis. Ce processus hâtif a suscité des critiques quant à la transparence et à la rigueur de l’élaboration du budget de l’État.
L’article 20 en question prévoyait la création d’une redevance pour l’exportation de produits artisanaux malgaches. Cependant, la HCC a estimé que le gouvernement outrepassait ses prérogatives en fixant lui-même les modalités de cette taxe, qui devrait normalement être définie par le Parlement. Cette décision soulève des interrogations sur la répartition des pouvoirs et le respect des principes démocratiques au sein de l’État.
Au-delà de cette controverse juridique, des experts de la société civile remettent en question les priorités budgétaires du gouvernement. Notamment, l’augmentation du budget du ministère de la Défense nationale est critiquée, tandis que les allocations pour l’Éducation et la Santé sont à peine touchées. Cette situation met en évidence la nécessité d’une justification et d’une explication de la part du gouvernement quant à ses choix et à l’impact sur la vie quotidienne des citoyens.
Il est crucial de reconnaître l’importance de la loi de finances et son impact sur la vie des citoyens. Cependant, il semble y avoir une utilisation excessive des ressources financières sans des résultats tangibles et positifs pour la population. Dans cette optique, il est essentiel que le gouvernement s’engage à une gestion plus responsable et transparente des fonds publics, en accordant une attention particulière aux domaines prioritaires tels que l’Éducation et la Santé. Une évaluation approfondie des dépenses et un suivi rigoureux de l’impact de ces dépenses sur la population doivent être mis en place.
La promulgation de la loi de finances 2024 est prévue dans les prochains jours, et il est crucial que des mesures soient prises pour rectifier les éventuelles erreurs et soucis juridiques identifiés, notamment en retirant l’article 20 comme demandé par la HCC. Une transparence accrue dans le processus législatif et une meilleure allocation des ressources budgétaires sont indispensables pour garantir le bien-être et la prospérité de la population malgache.