« Mendicité : Surmonter les idées reçues pour comprendre la réalité complexe et les enjeux financiers »

La réalité de la mendicité dans les endroits publics est encore plus complexe qu’on ne le pense. Selon une enquête de l’Agence de presse nigériane (NAN), de nombreux mendiants considèrent cette activité comme leur moyen de subsistance et gagnent souvent plus que certains travailleurs.

Interpellée par NAN, une femme mendiant à Wuse Market a déclaré anonymement que la mendicité était leur seul moyen de gagner de l’argent. Elle a expliqué qu’elle exerçait cette activité depuis plus de 12 ans dans différents endroits d’Abuja. Elle a confié que l’argent qu’elle gagnait servait à nourrir et à scolariser ses neuf enfants.

Avant la suppression de la subvention sur le carburant, elle arrivait à gagner entre 150 000 et 200 000 Nairas par mois (environ 300 à 400 euros). Mais en raison de la crise économique actuelle, ses revenus ont diminué et elle ne gagne plus que entre 90 000 et 100 000 Nairas par mois (environ 180 à 200 euros).

Elle explique que la mendicité lui rapporte plus d’argent que de chercher un emploi et qu’elle connaît les moments où les salariés reçoivent leur salaire afin de se rendre dans les bureaux gouvernementaux pour mendier.

Une autre personne interrogée, Isa Isa, un mendiant handicapé, affirme être né dans une famille nombreuse avec 108 membres. Il explique que son père avait quatre épouses et que lorsqu’il divorçait, il se remariait immédiatement. Isa a commencé à mendier dès son plus jeune âge et a réussi à économiser suffisamment d’argent pour acheter un fauteuil roulant, ce qui lui a facilité la tâche. Il est maintenant marié et a huit enfants. Il affirme gagner plus de 300 000 Nairas par mois (environ 600 euros) grâce à la mendicité.

Nuhu Bello, un autre mendiant de 12 ans, affirme qu’il mendie pour subvenir aux besoins de sa famille. Son père est décédé et sa mère ne peut pas mendier. Il se sent obligé de le faire pour nourrir sa mère et ses quatre frères et sœurs.

Emmanuel Eze explique que la mendicité lui permet de subvenir à ses besoins et qu’il gagne jusqu’à 5 000 Nairas (environ 10 euros) par jour. Il précise également qu’il n’a pas choisi de mendier, mais que la situation économique l’a poussé à le faire après avoir perdu son emploi dans une usine.

Cependant, il est important de noter que tous les mendiants ne sont pas sincères dans leur démarche. Certains profitent de la sympathie des personnes bienveillantes en inventant des histoires pour les inciter à leur donner de l’argent. Ils prétendent avoir des problèmes personnels ou familiaux tels que l’incapacité à payer des factures médicales, des frais de scolarité ou le loyer. D’autres prétendent être bloqués et n’avoir pas d’argent pour continuer leur voyage.

Cependant, il est de plus en plus difficile de distinguer les demandes légitimes des mendiants qui racontent des histoires pour susciter la pitié. Certains mendiants bien habillés ciblent spécifiquement les personnes qui semblent avoir un statut financier élevé, utilisant des stratagèmes raffinés pour soutirer de l’argent.

Au-delà de cette réalité difficile, il y a aussi des personnes qui aspirent à aider ces mendiants, convaincues que donner est un acte de générosité et de solidarité. Mais il est essentiel de faire preuve de discernement et de vérifier la véracité des histoires avant de prendre une décision.

Cet article met en lumière la complexité de la mendicité, montrant que certains mendiants considèrent cette activité comme leur principal moyen de subsistance. Cependant, il soulève également la question de la sincérité des demandes et des limites de la compassion envers les mendiants.