« Campagne électorale en RDC : Les discours radicaux et les attaques personnelles détournent l’attention des véritables enjeux »

L’actualité politique en République Démocratique du Congo est marquée par une phase intense de campagne électorale. Alors que les différents candidats mettent en avant leurs programmes politiques, certains discours prennent une tournure radicale et ciblent spécifiquement le Rwanda et ses potentiels candidats.

Félix Tshisekedi, le président sortant, est au cœur de cette controverse. Lors de ses meetings dans l’Est du pays, il n’hésite pas à pointer du doigt la responsabilité de Paul Kagame dans les problèmes sécuritaires et humanitaires qui sévissent dans la partie orientale de la RDC. Il remonte même le fil de l’histoire en accusant l’AFDL, le mouvement rebelle soutenu par le Rwanda lors de la guerre civile de 1997.

Le 10 décembre, lors d’un meeting à Goma, Félix Tshisekedi déclare : « Notre objectif sera de refermer la parenthèse ouverte en 1997 par l’ingérence de nos voisins belliqueux à travers l’AFDL. Nous pourrons mettre fin à cette période douloureuse et sombre pour la RDC ».

Cette rhétorique est également reprise par d’autres membres de l’Union sacrée, la plateforme politique de Félix Tshisekedi. Jean-Pierre Bemba, membre du présidium de l’Union sacrée, accuse ouvertement Paul Kagame et ses partisans, notamment Moïse Katumbi, de financer des candidats pour soumettre la RDC à l’esclavage, comparant cette situation à celle de 1997.

Bemba va même plus loin en affirmant que Katumbi avait également financé l’AFDL en 1997. Il souligne les liens entre Joseph Kabila, ancien président congolais, et Paul Kagame. Ces discours mettent en garde contre une duplicité des candidats et appellent à soutenir exclusivement Félix Tshisekedi.

Cependant, certains observateurs estiment que ces discours s’éloignent du débat politique et des véritables enjeux du pays. Au lieu de se concentrer sur les programmes politiques et les solutions aux problèmes actuels, les attaques personnelles et les accusations de manipulation électorale prennent le dessus.

Il est important de rappeler que la campagne électorale est une période cruciale où les candidats doivent présenter leurs propositions et convaincre les électeurs. Les électeurs congolais méritent des débats de fond et des échanges constructifs pour faire un choix éclairé lors du scrutin.

En conclusion, la phase finale de la campagne électorale en République Démocratique du Congo est marquée par des discours radicaux et des attaques personnelles. Ces accusations visant le Rwanda et ses potentiels candidats dévient l’attention des véritables enjeux et empêchent un débat politique constructif. Il est essentiel de recentrer la campagne sur les programmes politiques pour offrir aux électeurs congolais la possibilité de faire un choix éclairé lors des élections.