La fin du mandat de la force de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) en République Démocratique du Congo (RDC) le 8 décembre dernier marque un tournant majeur dans la situation sécuritaire de la région. Après plusieurs années de présence, les troupes de l’EAC ont commencé à se retirer de la RDC, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives en matière de sécurité.
Ce retrait fait suite à une décision prise lors d’un sommet extraordinaire de l’EAC à Arusha, en Tanzanie, où la RDC a exprimé son souhait de ne pas prolonger le mandat de la Force Régionale de l’EAC au-delà de décembre 2023. Cette décision soulève des questions sur l’efficacité de la présence de cette force dans la région et sur les résultats obtenus.
En effet, malgré la présence de la force régionale de l’EAC, les affrontements se sont intensifiés dans la région, en particulier entre le groupe M23 et les Wazalendo, entraînant des violences le long des axes routiers. Cette situation a suscité des interrogations quant à l’efficacité et à la mission réelle de la force de l’EAC en RDC, remettant en question les objectifs et l’impact des troupes déployées sur le terrain.
Les critiques ont également été dirigées vers l’EAC pour sa lenteur d’action et son manque de soutien aux Forces Armées de la RDC (FARDC) face aux violences persistantes et à la présence active du M23. Cette situation a été source de déception pour le gouvernement congolais, qui attendait des résultats concrets de la présence de la force régionale.
Face à ce retrait de l’EAC, la RDC s’engage désormais dans une nouvelle étape de sa stratégie sécuritaire avec le déploiement annoncé des troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Cette initiative vise à renforcer la sécurité dans la région et à reprendre le contrôle des zones encore instables.
Cependant, il est important de souligner que la résolution des problèmes sécuritaires en RDC ne repose pas uniquement sur la présence de forces étrangères. Il est essentiel de promouvoir un dialogue inclusif entre les différents acteurs congolais, de renforcer les capacités des forces de sécurité nationales et de s’attaquer aux causes profondes des conflits, telles que la lutte pour le contrôle des ressources naturelles.
En conclusion, le retrait de la force de l’EAC en RDC marque une transition vers de nouvelles perspectives sécuritaires. Il soulève des questions sur l’efficacité de cette présence et met en évidence la nécessité d’une approche globale pour résoudre les problèmes de sécurité dans la région. Le déploiement annoncé des troupes de la SADC représente une nouvelle étape dans la stratégie de la RDC, mais il est important de rappeler que la paix durable ne peut être atteinte qu’à travers un effort collectif et une volonté politique de tous les acteurs impliqués.