Réchauffement diplomatique : Erdogan et Mitsotakis ouvrent un nouveau chapitre dans les relations gréco-turques
Dans un contexte marqué par une crise économique profonde en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a effectué une visite remarquée à Athènes, mettant ainsi en avant un réchauffement diplomatique entre la Turquie et la Grèce. Cette visite intervient après des années de tensions et de désaccords entre les deux pays, en particulier sur des questions de frontières en mer Egée et d’exploitation des ressources maritimes.
Cette visite du président Erdogan en Grèce revêt une importance particulière, étant donné qu’elle constitue sa première visite dans le pays depuis six ans. Durant son séjour à Athènes, il a eu l’occasion de rencontrer la présidente Katerina Sakellaropoulou ainsi que le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Les deux dirigeants ont exprimé leur volonté de trouver un terrain d’entente et de mettre fin aux tensions qui ont caractérisé les relations entre la Grèce et la Turquie ces dernières années.
Dans une déclaration à un journal grec avant sa visite, Erdogan a fait preuve de conciliation en tendant la main à son homologue grec : « Mon ami Kyriakos, nous ne te menaçons pas si tu ne nous menaces pas ». Il a également souligné l’importance du dialogue et de la recherche d’un terrain d’entente pour le bénéfice mutuel des deux pays.
Ce réchauffement diplomatique entre la Turquie et la Grèce s’inscrit dans le prolongement d’une détente amorcée cet été, suite à la rencontre entre Erdogan et Mitsotakis en marge du sommet de l’Otan de Vilnius. Cette rencontre a permis d’établir une nouvelle « feuille de route » pour les relations bilatérales entre les deux pays.
Les différends entre la Grèce et la Turquie ont des racines historiques, remontant à la période de l’Empire ottoman et à l’indépendance de la Grèce en 1832. La délimitation des frontières en mer Egée et l’exploitation des ressources maritimes ont été des sujets de conflit récurrents, exacerbés notamment en 2020 avec l’envoi d’un navire de prospection d’hydrocarbures par la Turquie dans les eaux grecques. Les déclarations menaçantes d’Erdogan ont également contribué à une escalade des tensions.
Cependant, la solidarité affichée par la Grèce après un séisme meurtrier en Turquie a contribué à apaiser les tensions et à ouvrir la voie au dialogue. Depuis lors, les tensions ont diminué progressivement, avec une réduction des flux de réfugiés en provenance de Turquie, une réduction des violations de l’espace aérien grec par des avions turcs et une baisse du conflit en Méditerranée orientale.
Cette visite du président Erdogan en Grèce vise à consolider cette détente et à avancer sur des questions concrètes, telles que le tourisme, l’économie, la santé, l’éducation, l’agriculture et les migrations. Bien que des problèmes plus complexes, tels que le statut de l’île de Chypre, soient mis de côté pour le moment, cette visite permet de tracer une feuille de route pour une coopération plus étroite entre la Grèce et la Turquie.
En conclusion, le réchauffement diplomatique entre la Grèce et la Turquie, symbolisé par la visite du président Erdogan à Athènes, ouvre un nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays. Si des différends subsistent, le dialogue et la recherche d’un terrain d’entente constituent la voie à suivre pour une coopération mutuellement bénéfique.