Le Mali est actuellement confronté à une situation délicate concernant l’organisation de son prochain scrutin présidentiel. Les autorités de transition ont récemment annoncé le report de cette élection, prévue initialement en février 2024, sans préciser une nouvelle date. Cette décision a suscité de nombreuses interrogations et attentes de la part des observateurs électoraux et de la population malienne.
La Mission d’observation des élections au Mali (Modele Mali), composée d’une trentaine d’organisations de la société civile, se fait notamment l’écho de ces préoccupations. Lors du bilan trimestriel de ses activités, elle a appelé les autorités à fixer rapidement une nouvelle date pour l’élection présidentielle.
Cette incertitude autour de la tenue du scrutin présidentiel inquiète tant les observateurs. En effet, le temps passe et la transition politique au Mali se prolonge. Mars 2024 marquerait déjà trois années et demie de cette situation transitoire. Selon Ibrahima Sangho, chef de la Mission d’observation des élections au Mali, il est primordial de mettre fin à cette transition pour revenir à un ordre constitutionnel normal.
L’annonce du report de l’élection avait initialement été justifiée par des raisons techniques, telles que la nécessité de réviser la loi électorale suite à l’adoption d’une nouvelle Constitution en juillet dernier. Les modifications apportées à celle-ci, notamment en ce qui concerne la durée de l’entre-deux-tours, nécessitent des ajustements au niveau législatif. De plus, la mise à jour du fichier électoral est également citée comme une raison pour ce report.
Pourtant, selon Ibrahima Sangho, toutes les conditions semblent réunies pour organiser l’élection présidentielle rapidement. Il suffirait de modifier l’article 152 de la loi électorale lors d’une session du Conseil national de transition pour permettre la tenue du scrutin. En effet, l’Autorité indépendante de gestion des élections est déjà en place, le fichier électoral est prêt, et les cartes électorales ont été imprimées.
La Mission d’observation électorale malienne recommande également d’initier un dialogue avec les différentes formations politiques afin de parvenir à un consensus sur une éventuelle prolongation de la transition. Une telle décision devrait être prise dans l’intérêt commun et avec la participation de tous les acteurs politiques concernés.
La situation au Mali sera également discutée lors du prochain sommet de la CEDEAO qui se tiendra à Abuja. Cette organisation régionale n’a pas encore réagi officiellement au report de l’élection présidentielle malienne, mais il est probable que des discussions à ce sujet auront lieu lors de cette réunion.
En conclusion, la situation politique au Mali soulève de nombreuses questions quant à l’organisation de l’élection présidentielle. Les attentes des observateurs et de la population sont grandes, et il est crucial que les autorités de transition fixent rapidement une nouvelle date pour le scrutin. Cela permettrait de mettre fin à cette période de transition prolongée et de garantir un retour à l’ordre constitutionnel normal dans le pays.