Le ministère nigérien des Affaires étrangères a récemment annoncé la fin des missions de sécurité et de défense de l’Union européenne (UE) dans le pays, dans un contexte où les autorités militaires post-coup d’État cherchent de nouveaux partenaires. En parallèle, une délégation russe vient d’arriver à Niamey pour des échanges avec les autorités militaires.
Suite au renversement du président élu Mohamed Bazoum en juillet dernier, le régime militaire au pouvoir a progressivement rompu ses liens avec les partenaires occidentaux, notamment en demandant le départ des forces françaises, prévu pour la fin de l’année. À la recherche de nouveaux alliés, le Niger s’est rapproché de la Russie.
Le ministère nigérien des Affaires étrangères a ainsi annoncé la fin de l’accord passé entre l’État du Niger et l’Union européenne concernant la mission civile européenne « EUCAP Sahel Niger », en activité depuis 2012. Cette mission, basée à Niamey, compte environ 120 Européens et apporte un soutien aux forces de sécurité intérieure, aux autorités nigériennes et aux acteurs non-gouvernementaux.
Parallèlement, l’État du Niger a également décidé de retirer son consentement pour le déploiement de la mission de partenariat militaire de l’UE nommée « EUMPM ». Lancée en février à la demande des autorités nigériennes, cette mission vise à soutenir le pays dans sa lutte contre les groupes armés terroristes. Le Niger est en effet confronté à des violences jihadistes dans certaines régions du pays.
En plus de ces mesures, le gouvernement nigérien a également décidé de retirer les privilèges et immunités accordés dans le cadre de cette mission, sans donner plus de détails à ce sujet.
Dans cette dynamique de recherche de nouveaux partenaires, une délégation russe conduite par le vice-ministre de la Défense est arrivée à Niamey pour échanger avec les autorités militaires du pays. Il s’agit de la première visite officielle d’un membre du gouvernement russe depuis le coup d’État de juillet, qui a bouleversé les relations diplomatiques entre le Niger et ses partenaires internationaux.
Lors de cette visite, la délégation russe et les autorités nigériennes ont signé des documents visant à renforcer leur coopération militaire. Cette approche est cohérente avec la tendance observée au Niger, qui cherche également à renforcer ses liens avec ses voisins, le Burkina Faso et le Mali, tous deux dirigés par des militaires issus de coups d’État.
Alors que le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont récemment annoncé leur départ de l’organisation G5 Sahel dédiée à la lutte contre le jihadisme, ces pays suspendent également des médias français et obtiennent le retrait des soldats français. Les autorités de ces pays semblent donc privilégier de nouveaux partenaires, tels que la Russie, dans leurs efforts pour faire face aux défis sécuritaires auxquels ils sont confrontés.
En conclusion, le Niger continue de redéfinir ses alliances au lendemain du coup d’État, en mettant fin à certaines missions de l’Union européenne et en se tournant vers la Russie. Cette évolution géopolitique souligne les enjeux sécuritaires importants auxquels le pays est confronté et son besoin de diversifier ses partenaires pour y faire face.