Le jeu électoral en Afrique : une diversité de réalités
Les élections en Afrique sont souvent le théâtre de contestations et de tensions, suscitant des interrogations quant à la nature démocratique de certains pays du continent. Si l’on observe attentivement les résultats des élections contestées et même des coups d’État en Afrique, on remarque une concentration significative dans les anciennes colonies françaises ou parmi les pays francophones.
Cependant, il convient de nuancer cette réalité. Le Sénégal est un exemple de bonne pratique démocratique en Afrique, où les présidents sortants ont accepté leur défaite et félicité leurs successeurs à deux reprises, en 2000 et 2012. De même, certains pays anciennement colonisés par les Britanniques ont connu des transitions pacifiques du pouvoir, comme le Nigeria où Goodluck Jonathan a accepté sa défaite en 2015, ou le Ghana où John Dramani Mahama a agi de même en 2017.
Il est intéressant de se demander si cette corrélation entre l’histoire coloniale et l’ancrage démocratique ne remet pas en question la responsabilité de la France dans cette situation. Cependant, il est important de dissocier l’indépendance de chaque nation africaine et de reconnaître que chaque peuple est maître de son propre destin. Certains États ont réussi à construire un avenir prometteur malgré leur passé colonial difficile, sans se complaire dans les plaintes incessantes.
Il serait opportun que l’Afrique finance des recherches pour analyser ce phénomène et trouver des solutions afin de promouvoir des démocraties plus stables et transparentes. Peut-être que les pays qui ont su surmonter les difficultés et tirer les leçons de leurs échecs sont aujourd’hui plus enclins à garantir des élections transparentes et démocratiques. D’autre part, le retard observé dans d’autres pays pourrait être attribué à leur dépendance continuée vis-à-vis de leur ancienne puissance coloniale, qui les a soutenus financièrement et politiquement sans les responsabiliser pleinement.
Il est temps pour chaque peuple africain de prendre en main son avenir, de construire une conscience nationale solide et de payer le prix nécessaire pour garantir des élections justes et transparentes. Les erreurs commises par le passé doivent servir de leçons et inspirer une nouvelle approche de la démocratie en Afrique.