Au Togo, la liberté de la presse est de nouveau mise en danger avec l’arrestation de deux journalistes. Loïc Lawson, directeur de publication du Flambeau des démocrates, et Anani Sossou, journaliste blogueur, se retrouvent derrière les barreaux depuis le 15 novembre. Cette situation a suscité une vive réaction du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) qui appelle à leur libération immédiate.
Les journalistes ont été arrêtés suite à une plainte déposée par le ministre de l’Urbanisme, Adedzé Kodjo, pour diffamation. En effet, ils avaient relayé sur les réseaux sociaux des informations concernant un supposé vol de 400 millions de francs CFA dans la propriété du ministre. Si l’instruction de l’affaire est en cours, de nombreux partis d’opposition et organisations de défense de la liberté de la presse demandent la libération des journalistes et l’abandon des charges qui pèsent sur eux.
Cette situation inquiétante met en lumière une fois de plus les difficultés rencontrées par les journalistes au Togo. Selon Jonathan Rozen, chercheur senior au CPJ, le pays doit revoir ses lois car le journalisme n’est pas un crime. En effet, au Togo, les poursuites contre les journalistes reposent souvent sur le code pénal, mais les récentes révisions du code de la presse permettent également de cibler les publications sur les réseaux sociaux. Dans le cas de Loïc Lawson et Anani Sossou, leur arrestation résulte notamment d’une publication sur les réseaux sociaux.
Ces deux cas sont alarmants et soulignent le besoin urgent de réformes législatives pour protéger la liberté de la presse au Togo. Il est primordial que le journalisme ne soit pas criminalisé et que les journalistes puissent exercer leur métier en toute sérénité. Le CPJ a d’ailleurs récemment décerné le Prix international de la liberté de la presse à un journaliste togolais, Ferdinand Ayité, qui avait été arrêté suite à une plainte émanant du même ministre et d’un autre membre du gouvernement.
Il est donc essentiel que la communauté internationale se mobilise et exerce une pression sur le gouvernement togolais pour assurer la libération des journalistes et garantir le respect de la liberté de la presse dans le pays. Les médias jouent un rôle crucial dans la démocratie et leur liberté doit être protégée afin de permettre un échange d’informations libre et transparent.