La Cour pénale spéciale (CPS) en République Centrafricaine : Bilan mitigé mais perspectives positives pour la justice
Depuis sa création en 2018, la Cour pénale spéciale (CPS) en République Centrafricaine est chargée d’enquêter, d’instruire et de juger les violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commis depuis le 1er janvier 2003. Cependant, alors que la CPS entame son deuxième mandat, les victimes remettent en question l’efficacité de cette cour hybride.
Étienne Oumbam, président de l’association des victimes unies de Centrafrique, exprime sa déception quant aux résultats obtenus par la CPS au cours des cinq dernières années. Bien qu’il y ait eu des condamnations de bourreaux, celles-ci restent insignifiantes par rapport au nombre total d’auteurs de violences encore en liberté. Les victimes ne sont pas encore convaincues du travail accompli par la Cour.
Cependant, la CPS souligne un bilan satisfaisant avec 43 arrestations, un procès terminé et 24 dossiers encore en instruction. Elle a également des perspectives positives pour les cinq prochaines années. Gervais Opportini Bodangaï, membre de la CPS, annonce l’ouverture d’un deuxième procès avant la fin de l’année 2023, ainsi que l’exécution de plus de 40 mandats d’arrêt pour crimes graves sur le territoire centrafricain.
Afin de renforcer son équipe, la CPS envisage de recruter de nouveaux magistrats et des conseillers juridiques pour les prochaines années. Elle a également reçu un financement de près de 3 milliards de FCFA de la part des Etats-Unis, manifestant ainsi l’intérêt international pour le travail de cette cour.
Malgré les critiques et les attentes non comblées des victimes, la CPS demeure un instrument essentiel dans la lutte contre l’impunité en République Centrafricaine. Son travail de recherche de la vérité et de poursuite des responsables des violations des droits humains est un pas significatif vers la justice et la réconciliation dans le pays.
En conclusion, la CPS est confrontée à des défis majeurs dans sa mission de rendre justice aux victimes de violences en République Centrafricaine. Cependant, avec des perspectives encourageantes et une détermination renouvelée, la cour hybride peut continuer à contribuer à la consolidation de l’Etat de droit dans le pays. Les victimes doivent continuer à faire entendre leur voix et exiger que justice soit rendue pour les crimes commis contre elles.