Escalade des tensions et rebondissements politiques : Le premier tour de l’élection présidentielle à Madagascar s’annonce explosif

L’actualité brûlante se concentre aujourd’hui sur Madagascar, où le premier tour de l’élection présidentielle est prévu pour le jeudi 16 novembre. La campagne électorale, qui s’est déroulée du 10 octobre au 14 novembre, a été marquée par des rebondissements et une tension palpable.

Jamais auparavant, la population malgache n’avait connu une campagne aussi mouvementée. Tout a commencé par le report du scrutin d’une semaine en raison de l’évacuation d’un des candidats de l’opposition, blessé lors d’une manifestation. Ce report a été décidé par la Haute cour constitutionnelle, créant ainsi la première surprise de cette campagne électorale hors normes.

Mais les surprises ne se sont pas arrêtées là. Le président du Sénat a été destitué par ses pairs pour « déficience mentale », et rapidement remplacé par le général Richard Ravalomanana, proche du président sortant Andry Rajoelina. Ce dernier est d’ailleurs candidat à sa propre succession, ce qui ajoute encore plus de piment à l’élection.

Les tensions se sont exacerbées avec la répression des manifestations de l’opposition par les forces de l’ordre, entraînant de nombreuses arrestations de sympathisants et de députés. La présidente de l’Assemblée nationale s’est également positionnée en faveur de l’annulation du scrutin et a organisé une consultation des forces vives. En réponse, elle a été radiée du parti présidentiel, témoignant ainsi de la division au sein de la classe politique.

Dernier rebondissement en date, le collectif des 10 candidats a appelé au boycott du vote pour contester l’absence de transparence et les irrégularités qui entachent le processus électoral. Pour eux, cette élection est truquée et il est primordial de défier le système en refusant de voter.

Dans ce contexte tendu, les trois candidats officiellement toujours en lice ont des programmes très différents pour leur dernière journée de campagne. Siteny Randrianasoloniaiko tiendra un meeting à Tuléar, tandis qu’Andry Rajoelina se prépare dans son QG de campagne et Sendrison Raderanirina gère le déploiement de ses délégués dans les bureaux de vote.

Quel que soit le dénouement de cette élection présidentielle à Madagascar, il est indéniable que la population a vécu des semaines mouvementées, marquées par des rebondissements politiques et une tension palpable. Le pays est à un tournant crucial de son histoire politique, et l’issue de cette élection sera scrutée de près par la communauté internationale.