Le bras de fer entre le gouvernement de transition et les acteurs de la société civile au Burkina Faso continue de faire rage. Dans ce contexte, Ahmed Newton Barry, journaliste et ex-président de la Commission électorale burkinabè, se retrouve dans le collimateur du pouvoir en raison de ses prises de position et critiques à l’encontre du régime en place. Il fait partie des nombreuses personnalités, dont des journalistes, des syndicats et des représentants d’organisations de la société civile, qui sont convoquées par les autorités.
Ce bras de fer, qui a débuté avec des attaques contre des marginaux, s’est intensifié avec l’attaque des cibles considérées comme plus importantes, à savoir les responsables syndicaux, les responsables d’organismes de la société civile et les journalistes critiques envers le régime. Les autorités cherchent ainsi à museler toute forme de contestation et d’opposition.
Parmi les entités symboliques visées par le pouvoir, on retrouve le Balai citoyen, qui avait joué un rôle clé dans la chute de l’ancien président Blaise Compaoré en 2014. Cette volonté d’étouffer le Balai citoyen témoigne d’une situation inquiétante pour le pays.
Cette répression de la liberté d’expression est paradoxale dans un pays où le droit à la parole était considéré comme acquis, notamment après le sacrifice du journaliste Norbert Zongo en 1998. Le fait que le président actuel, Ibrahim Traoré, qui a participé à la lutte du collectif, s’en prenne à ce droit fondamental est particulièrement préoccupant.
Depuis le fameux meeting du 31 octobre dernier, qui a été annulé mais a donné lieu à de nombreuses réquisitions militaires, de nombreuses voix dissidentes se retrouvent ciblées. Ahmed Newton Barry affirme ne pas avoir encore reçu de convocation, mais il s’attend à en recevoir une dans un proche avenir.
La situation au Burkina Faso est alarmante, car elle montre une recrudescence de la répression de la liberté et de la liberté d’expression. Le pays se trouve à un tournant décisif, où la démocratie est remise en question et où les acteurs de la société civile doivent lutter pour préserver leurs droits fondamentaux.
Il est crucial de suivre de près l’évolution de la situation au Burkina Faso et de soutenir les défenseurs des droits de l’homme et de la liberté d’expression dans leur combat pour une société libre et démocratique.