L’avenir de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) en République centrafricaine est plus incertain que jamais. Depuis sa formation en décembre 2020, la CPC a été le principal moteur de l’opposition armée au président Touadéra. Cependant, des dissensions internes et des désaccords politiques ont récemment ébranlé la coalition, remettant en question sa cohésion et sa capacité à poursuivre son objectif de renverser le régime en place.
Une des causes de ces dissensions est l’influence de François Bozizé au sein de la CPC. Ancien président et coordonnateur de la coalition, Bozizé a perdu en autorité et en crédibilité ces derniers mois. Contraint de quitter le Tchad pour Bissau, il a été l’objet de critiques de la part des autres chefs rebelles, qui lui reprochent de ne pas s’impliquer suffisamment militairement et financièrement dans la lutte.
La situation s’est encore compliquée avec le départ du Mouvement patriotique pour la Centrafrique de Mahamat Al-Khatim de la CPC. Ce dernier a décidé de revenir dans le giron de l’accord de Khartoum et de se tourner vers Bangui, malgré une condamnation à perpétuité prononcée contre lui par contumace. Ce départ illustre les désaccords au sein de la coalition et la remise en cause de l’efficacité de la lutte armée.
Dans ce contexte, l’offre de dialogue présentée par l’ONU semble diviser les acteurs de la CPC. Certains voient dans cette proposition une opportunité d’éviter une confrontation armée, tandis que d’autres la rejettent en rappelant les promesses non tenues après l’accord de Khartoum de 2019. Cette proposition a également provoqué des tensions au sein du parti politique de Bozizé, le KNK, divisé entre une branche soutenant le président Touadéra à Bangui et un comité ad hoc à Paris exprimant un certain intérêt pour le dialogue onusien.
Il est donc clair que l’avenir de la CPC est incertain et sujet à de nombreux défis internes et externes. La coalition doit trouver un moyen de surmonter ses dissensions internes et de prendre une décision stratégique quant à son engagement dans la lutte armée ou dans le dialogue politique. Quelle que soit la voie choisie, la CPC devra faire face à des obstacles importants pour atteindre ses objectifs de changement politique en République centrafricaine.