Le Parti socialiste de Pedro Sanchez et la formation indépendantiste catalane de Carles Puigdemont ont conclu un accord controversé mais indispensable à la reconduction au pouvoir du Premier ministre espagnol. Cet accord comprend une loi d’amnistie pour les dirigeants et militants indépendantistes poursuivis par la justice, une mesure vivement combattue par l’opposition de droite et d’extrême droite.
Après des semaines de négociations intenses, Pedro Sanchez et Carles Puigdemont ont finalement trouvé un terrain d’entente. Les représentants des deux partis ont signé un accord à Bruxelles, où Puigdemont s’était réfugié après l’échec de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017. Cet accord permettra au socialiste de rester au pouvoir grâce au soutien des sept députés de Junts per Catalunya, dont les voix sont essentielles dans un Parlement espagnol fortement fragmenté.
En échange du soutien de Junts, Pedro Sanchez a consenti à l’exigence de Carles Puigdemont d’une loi d’amnistie pour les dirigeants et militants indépendantistes poursuivis par la justice. Cette mesure prévoit de faire revenir en Espagne Carles Puigdemont, qui avait fui le pays pour échapper aux poursuites judiciaires. La loi d’amnistie couvrira également les faits remontant à 2012, marquant ainsi une reconnaissance de la montée du séparatisme en Catalogne.
Outre la loi d’amnistie, les deux partis se sont également engagés à entamer des négociations sur la question de la reconnaissance de la Catalogne en tant que nation. Carles Puigdemont continuera de revendiquer l’organisation d’un référendum d’autodétermination, une demande qui reste une ligne rouge pour le gouvernement espagnol.
Cet accord a suscité de vives réactions au sein de l’opposition de droite et d’extrême droite. Accusant Pedro Sanchez de céder aux revendications des indépendantistes pour se maintenir au pouvoir, elles dénoncent une grave atteinte à l’unité de l’Espagne. Des manifestations organisées par des groupes proches de l’extrême droite ont même dégénéré en violences à Madrid.
Malgré les critiques, Pedro Sanchez affirme que cet accord est essentiel pour assurer la stabilité du gouvernement espagnol. Il espère ainsi pouvoir se maintenir au pouvoir pendant les quatre prochaines années.
Cet accord entre le Parti socialiste et Junts per Catalunya ouvre une nouvelle étape politique en Espagne. Il reste à voir comment les négociations sur la question de la reconnaissance de la Catalogne en tant que nation évolueront et quelles seront les conséquences de cette loi d’amnistie pour le pays. Dans tous les cas, il s’agit d’une décision qui ne manquera pas de faire débat et de diviser l’opinion publique espagnole.