« Escalade du conflit en RDC : la vie des déplacés en danger à Goma »

Dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la situation reste préoccupante alors que les combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise se rapprochent de la capitale du Nord-Kivu, Goma. Les affrontements font rage depuis plus de deux semaines, notamment autour de la localité de Kibumba, à seulement quelques kilomètres de la ville. Cette escalade du conflit met en péril la vie de milliers de personnes, notamment celle des déplacés qui se trouvent à proximité des zones de combat.

C’est le cas du centre de santé de Kanyaruchinya, où se trouvent actuellement de nombreux déplacés qui ont fui les combats dans leurs villages. Malgré leur désir de trouver refuge dans ce centre de santé, ils sont loin d’être en sécurité. En effet, récemment, les groupes pro-gouvernementaux Wazalendo se sont affrontés à proximité du centre, plongeant les patients dans une situation de peur constante. Les combats semblent se rapprocher dangereusement de ces populations démunies, qui ne peuvent compter que sur la présence des ONG pour recevoir les soins médicaux dont elles ont cruellement besoin.

Le personnel médical de Médecins Sans Frontières, présent sur place pour soutenir le centre de santé, constate une augmentation marquée du nombre de patients en octobre. Les blessés par balles et les victimes de violences sexuelles sont parmi les principaux cas traités. Ces traumatismes sont souvent le résultat des affrontements entre groupes armés ou des agressions subies lors de leur fuite.

Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là. Dans un contexte de coupure d’électricité généralisée à Goma et dans ses environs, le centre de santé est également touché. Les machines nécessaires pour pomper l’eau ne fonctionnent plus, ce qui constitue un véritable danger dans une situation de crise du choléra où l’accès à l’eau potable est primordial. Les hôpitaux de référence sont également affectés par ces coupures d’électricité, ce qui rend certaines opérations difficiles voire impossibles.

Cette situation critique met en évidence les pénuries de ressources et les difficultés auxquelles sont confrontées les populations affectées par le conflit dans l’Est de la RDC. Les ONG, bien que présentes sur le terrain, ne peuvent faire face seules à ces défis. Une action concertée de la part de la communauté internationale et des autorités congolaises est nécessaire pour garantir la sécurité et l’accès aux soins de ces populations vulnérables. Si rien n’est fait rapidement, la situation risque de s’aggraver encore davantage, avec des conséquences humaines désastreuses.