Dans la bataille pour la présidentielle malgache, marquée par des tensions et un refus massif des candidats de participer à la campagne, le rôle de la société civile et de ses observateurs est plus crucial que jamais. En surveillant, en rapportant et en dénonçant les fraudes et les irrégularités lors du scrutin, les organisations assermentées jouent un rôle essentiel dans la crédibilité des élections.
Pour faciliter la surveillance et la transmission des informations, plusieurs mécanismes ont été mis en place, dont la plateforme « I-Report ». Cette plateforme, financée par le PNUD, est un système d’alerte et de réponse précoce déployé pour suivre les élections présidentielles, communales et législatives de 2023 et 2024 à Madagascar.
Les observateurs de l’observatoire des élections Safidy, vêtus de chasubles grises, sont déployés sur tout le territoire pour surveiller, annoter et signaler les incidents pendant le scrutin. En plus de rapporter ces incidents à leur organisation, ils utilisent également la plateforme I-Report pour transmettre les informations en temps réel à la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (Céni), qui pilote la plateforme.
Cette collaboration entre la Céni et la société civile peut sembler paradoxale, compte tenu des critiques récentes sur l’impartialité de la Commission. Cependant, la directrice de la communication, de l’éducation et de la sensibilisation électorale de la Céni, Tianahanantsoa Rastimandresy, explique que la plateforme vise à montrer une collaboration avec tous les acteurs et à apporter des réponses rapides à chaque incident.
La loi exige que la Céni traite les signalements d’irrégularités et saisisse les juridictions compétentes en cas de constatations avérées. Au siège de l’organe électoral, des analystes vérifient et recoupent les informations rapportées par les observateurs et décident des actions à prendre pour rectifier les incidents signalés.
La société civile joue également un rôle essentiel en publiant un rapport après les élections pour évaluer si les responsabilités ont été assumées et si la loi a été respectée.
Malgré les efforts déployés, la Céni déplore que de nombreux signalements d’infractions se fassent essentiellement sur les réseaux sociaux, comme Facebook. La Commission encourage donc les organisations de la société civile partenaires à utiliser la plateforme I-Report pour que les incidents puissent recevoir une réponse adéquate, y compris des sanctions, si nécessaire.
La Céni envisage également d’ouvrir l’accès à sa plateforme à d’autres organisations, habituées à signaler les infractions sur les réseaux sociaux, afin d’assurer un cadre réglementé pour la remontée d’informations et réagir rapidement et efficacement.
En conclusion, la collaboration entre la Céni et la société civile, grâce à la plateforme I-Report, joue un rôle crucial dans la surveillance et la dénonciation des irrégularités lors des élections malgaches. Cette transparence accrue vise à renforcer la crédibilité du scrutin et à garantir le respect de la loi.