Un vent de controverse souffle sur l’actualité : le Sénat a récemment adopté la suppression de l’aide médicale d’État (AME) en faveur des sans-papiers, transformée en « aide médicale d’urgence ». Cette réforme, introduite par la droite sénatoriale, a été acceptée par le gouvernement. Parallèlement, les sénateurs ont également soutenu la régularisation des immigrés travaillant dans des métiers en tension.
Les débats houleux qui ont eu lieu au sein du Sénat ont permis à la Chambre haute d’imposer des restrictions plus strictes dans le projet de loi immigration du gouvernement. Un compromis a été trouvé entre la droite et les centristes sur l’article 3, qui prévoit l’octroi d’un titre de séjour d’un an renouvelable aux travailleurs sans papiers exerçant dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre. Bien que cette mesure soit susceptible d’être supprimée définitivement, les sénateurs ont convenu de la réintroduire sous une forme modifiée dans d’autres parties du texte.
Cet accord ouvre la voie à l’adoption d’une version durcie du projet de loi lors d’un vote solennel le 14 novembre. Toutefois, le gouvernement n’a pas exprimé de position claire sur cette suppression de l’AME, laissant la possibilité à l’Assemblée nationale de revoir cette décision. La ministre déléguée aux Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, a insisté sur l’importance de maintenir l’AME en tant que dispositif de santé publique.
L’aide médicale d’urgence proposée par le Sénat vise à se recentrer sur le traitement des maladies graves et des douleurs aiguës, réduisant ainsi l’accès aux soins pour environ 400 000 bénéficiaires. Cette mesure a été vivement critiquée par la gauche, qui la qualifie d' »article de la honte ». La droite justifie sa position en invoquant les risques d' »appel d’air » que représente l’AME et son coût élevé, estimé à environ 1,2 milliard d’euros.
Ce durcissement du projet de loi est conforme à la volonté de la majorité sénatoriale de renforcer la politique migratoire du gouvernement, notamment en facilitant les expulsions des étrangers « délinquants ». Cependant, certains sénateurs ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme un « jeu de dupes » de la part de la droite sénatoriale, tandis que d’autres soulignent que les intérêts des centristes ont également été pris en compte dans le compromis.
Cette actualité suscite des débats passionnés et soulève de nombreuses questions sur les politiques d’immigration et d’accès aux soins pour les sans-papiers. Quelles seront les répercussions de cette suppression de l’AME sur les bénéficiaires ? Comment concilier les besoins de régularisation des travailleurs en tension avec les préoccupations de contrôle de l’immigration ? Les prochaines semaines seront décisives pour définir l’avenir de ces mesures.