Amira Bouraoui, militante franco-algérienne condamnée à 10 ans de prison en Algérie : un cri de révolte contre l’oppression politique.

Amira Bouraoui, une militante franco-algérienne, a été condamnée à 10 ans de prison par contumace par le tribunal de Constantine, en Algérie. Jugée pour « sortie illégale du territoire », après avoir franchi la frontière avec la Tunisie en février dernier, elle est actuellement en France. Son co-accusé, le journaliste Mustapha Bendjama, a quant à lui été condamné à 6 mois ferme pour l’avoir aidée à s’enfuir.

Amira Bouraoui, médecin de formation, est une figure connue de l’opposition en Algérie. Elle s’est notamment fait remarquer en participant au mouvement « Barakat » en 2014, qui s’opposait au quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Par la suite, elle a rejoint le mouvement de protestation pro-démocratie « Hirak ».

En février dernier, Amira Bouraoui a franchi la frontière entre l’Algérie et la Tunisie, bravant ainsi une interdiction de sortie du territoire. Elle a été arrêtée à Tunis alors qu’elle tentait de rejoindre la France. Les autorités algériennes ont qualifié sa fuite d' »exfiltration illégale » et ont accusé les personnels diplomatiques et sécuritaires français d’avoir facilité son départ.

Le journaliste Mustapha Bendjama a été arrêté dans le cadre de cette affaire, soupçonné d’avoir aidé Amira Bouraoui à s’enfuir. Il a été condamné à 6 mois de prison ferme. Par ailleurs, d’autres co-accusés, dont un agent de la police aux frontières et la mère d’Amira Bouraoui âgée de 71 ans, ont également été condamnés à des peines de prison.

Cette condamnation par contumace soulève de nombreuses questions quant au respect des droits de l’homme en Algérie. Elle témoigne également de la répression exercée contre les opposants au régime, notamment ceux qui se mobilisent pour plus de démocratie et de liberté d’expression.

La condamnation d’Amira Bouraoui et de Mustapha Bendjama est dénoncée par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, comme Reporters sans Frontières. Elles appellent à la libération immédiate de ces prisonniers politiques et à la fin des arrestations arbitraires en Algérie.

Cette affaire met en lumière la nécessité de protéger et de promouvoir les droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression et le droit à un procès équitable. Elle rappelle également l’importance du rôle des journalistes et des militants dans la lutte pour la démocratie et les droits de l’homme.