La course à l’élection présidentielle prévue pour le 20 décembre prochain en République démocratique du Congo bat déjà son plein. À dix jours du lancement officiel de la campagne électorale, de nombreux candidats ont déjà pris d’assaut les panneaux publicitaires dans les rues de la capitale Kinshasa. Cette campagne précoce, qui prend de l’ampleur chaque jour, suscite des réactions et des critiques de la part du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC).
Les candidats se font remarquer par des affiches, des banderoles et des calicots, arborant fièrement leurs portraits et celui de leur candidat à la présidentielle. Il est intéressant de noter que la quasi-totalité des candidats de la Majorité exhibent la photo du chef de l’État, candidat à sa propre succession. Cette campagne précoce soulève des questions sur l’utilité et la légalité de telles actions.
En effet, l’article 28 de la Loi électorale stipule que la campagne électorale est autorisée trente jours maximum avant la date du scrutin et se termine vingt-quatre heures avant cette date. Or, la période de campagne électorale fixée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’étend du 19 novembre au 18 décembre, ce qui rend toute campagne électorale réalisée avant cette période illégale.
Des voix s’élèvent de la société civile pour dénoncer cette violation de la loi électorale. Des amendes sont prévues pour toute personne engagée dans une campagne électorale en dehors de la période légale, allant de 200.000 à 2.000.000 de francs congolais. Il est crucial que les autorités compétentes fassent respecter ces dispositions afin de garantir l’égalité des chances entre les candidats et le respect des règles démocratiques.
En parallèle, de nombreux candidats utilisent également les réseaux sociaux pour diffuser leurs chants et spots de campagne, accompagnés de messages de sensibilisation et d’appel au vote. Cette stratégie semble être moins coûteuse mais tout aussi efficace pour atteindre un large public, notamment pour les candidats indépendants ou appartenant à des formations de l’opposition.
Il est donc primordial que les électeurs restent vigilants face à cette campagne électorale précoce et s’assurent de faire un choix éclairé et informé lors du scrutin. La transparence et le respect des règles démocratiques sont des éléments fondamentaux pour garantir l’intégrité du processus électoral et la légitimité des futurs dirigeants du pays.