Les grandes multinationales du chocolat sont actuellement confrontées à une situation délicate sur le marché du cacao. En effet, les prix de cette matière première ont doublé en un an, atteignant des niveaux records. Alors que cette hausse devrait bénéficier aux producteurs, les multinationales se trouvent dans une impasse : d’un côté, elles ont du mal à absorber ces coûts élevés, et de l’autre, elles craignent de voir leur demande diminuer en raison de la hausse des prix des chocolats pour les consommateurs. Cette situation a eu pour conséquence une réduction des achats de cacao en Côte d’Ivoire de la part des géants du secteur tels que Cargill, Olam ou Barry Callebaut.
Traditionnellement, à cette période de l’année, ces multinationales anticipent leurs besoins en achetant des contrats à terme pour la prochaine récolte. Cependant, cette année, elles ont considérablement réduit leurs achats, ce qui a pour conséquence une offre moins abondante pour les producteurs locaux. Selon les informations compilées par l’agence Reuters, seulement 300 000 tonnes de cacao auraient été contractées jusqu’à présent, soit un quota bien inférieur comparé à l’année précédente.
Face à cette situation, certaines multinationales ont demandé au Conseil Café Cacao de réduire les prix du cacao afin de relancer leurs achats. Elles souhaitent ainsi préserver leurs marges tout en maintenant des prix accessibles pour les consommateurs. De plus, la demande des chocolatiers est en baisse, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur les multinationales pour réduire leurs achats.
Cependant, le marché du cacao n’est pas prêt à accueillir une baisse des prix pour le moment. Les cours restent soutenus par les prévisions de récolte en Côte d’Ivoire, qui annoncent une baisse de 25% en raison de conditions climatiques défavorables. Cette estimation a suffi à maintenir les prix à un niveau élevé, et le prix moyen de référence calculé par l’Organisation internationale du cacao (ICCO) a même franchi le seuil des 4 000 dollars la tonne, une première historique.
Malgré ces prix élevés, les producteurs ivoiriens ne bénéficient pas encore de ces avancées sur le marché. Le prix fixé pour la récolte actuelle est toujours basé sur les contrats de la campagne précédente, ce qui limite les avantages financiers pour les agriculteurs locaux.
En conclusion, la hausse des prix du cacao crée des tensions sur le marché entre les multinationales, les producteurs et les chocolatiers. Les multinationales cherchent à réduire leurs achats pour protéger leurs marges, tandis que les producteurs attendent de bénéficier de cette hausse des prix. Il reste à voir comment cette situation évoluera à l’avenir et si un équilibre pourra être trouvé entre les différentes parties prenantes de l’industrie du chocolat.