L’article que nous avons choisi de vous présenter aujourd’hui porte sur un sujet d’actualité très intéressant : la difficulté des jeunes étudiants bosniaques et serbes à construire leur avenir dans un pays marqué par un passé tumultueux.
Selma, une jeune bosniaque âgée de 24 ans, et Danilo, un serbe de 25 ans, sont tous deux nés après la guerre qui a ravagé la Bosnie-Herzégovine. Pourtant, malgré leur jeune âge, ils ressentent encore les divisions ethniques et religieuses qui ont fracturé leur pays. Selma, qui réside à Sarajevo, se souvient de son émerveillement quand elle est arrivée dans la capitale et a pu rencontrer des personnes de sa propre ethnie et religion. Pour elle, le lien entre identité et religion est indissociable en Bosnie.
De l’autre côté, Danilo, qui habite à Banja Luka, dans la République Serbe de Bosnie, se définit lui-même comme serbe et estime que se désigner comme « serbe de Bosnie » est une tentative de séparation de leur « mère patrie » et une division de leur peuple. La guerre civile qui a éclaté en Bosnie-Herzégovine après la dissolution de la Yougoslavie en 1991 a profondément marqué les esprits. En quatre ans, plus de 100 000 personnes ont perdu la vie, faisant de ce conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
La guerre a laissé des cicatrices profondes dans le pays, notamment en raison des différentes versions de l’histoire qui sont enseignées dans les écoles. Le système éducatif est fragmenté, avec des programmes différents dans la République Serbe de Bosnie et dans la Fédération croato-musulmane. Selma déplore que la guerre civile ne soit pas abordée dans les cours d’histoire, ce qui conduit les jeunes à se tourner vers les films, internet et les dirigeants politiques pour se forger une opinion sur le passé de leur pays. Danilo, de son côté, est mécontent de la façon dont les élites politiques utilisent le passé pour diviser la population.
Malgré ces différences, Selma et Danilo partagent un point commun : ils ont tous les deux l’intention de rester en Bosnie-Herzégovine et de contribuer à la construction d’un meilleur avenir pour leur pays. Ils ne veulent pas suivre les traces de leurs parents, qui ont dû quitter le pays et recommencer à zéro ailleurs. Au contraire, ils veulent tout mettre en œuvre pour que leur pays puisse enfin guérir de ses divisions et devenir la meilleure version de lui-même.
Cet article met en lumière la résilience et la détermination de la jeune génération bosniaque et serbe à construire un avenir commun malgré les obstacles. Il souligne également la nécessité d’une prise de conscience et d’un effort collectif pour guérir les blessures du passé et construire une société plus inclusive et unie.