Les jeunes du quartier Ngadi, dans la ville de Beni (Nord-Kivu), ont récemment célébré l’inauguration d’un monument symbolique baptisé « Monument du 15 octobre ». Cette construction, réalisée par la communauté locale, rend hommage aux premières victimes des massacres survenus dans la ville de Beni.
Le 15 octobre 2014, il y a exactement neuf ans, trente-trois civils ont été tragiquement tués lors d’une attaque perpétrée par les ADF à Ngadi. Afin de perpétuer la mémoire de ces événements tragiques, les habitants du quartier Ngadi ont lancé un projet de construction de ce monument, mobilisant ainsi des fonds au sein de la communauté.
Stéphane Mbakama Nikonja, président de la société civile locale, souligne l’importance de ce monument en tant que lieu de mémoire : « Pour nous, ce monument représente une triste mémoire lorsque nous pensons à nos proches. Le stade de Ngadi porte déjà le nom du 15 octobre, là où nos jeunes jouent au football. Cependant, nous avons estimé que cela ne suffisait pas pour honorer la mémoire de nos concitoyens massacrés. C’est pourquoi nous avons lancé le projet de construction du monument du 15 octobre ici, à Ngadi, et avons sensibilisé la population afin de récolter les fonds nécessaires à sa réalisation. »
À travers cette réalisation, Stéphane Mbankama souhaite rappeler les actions et les événements tragiques qui ont marqué la communauté de Ngadi le 15 octobre 2014. Il appelle également les autorités à garantir la paix et la stabilité, permettant ainsi à chacun de regagner son lieu d’origine en toute sécurité : « Nous avons besoin de la paix. Nous pouvons tout perdre, mais la paix vaut vraiment la peine. La vie peut continuer, nous pouvons retourner travailler dans les champs et rentrer chez nous car la paix est préservée. Nous demandons aux autorités de nous accorder cette paix afin que nous puissions tous retrouver notre sérénité dans nos propres communautés. »
En honorant la mémoire des victimes du massacre du 15 octobre à Beni, le monument du même nom symbolise la volonté de la communauté de Ngadi de se souvenir de ces tragédies et d’aspirer à un avenir marqué par la paix et la réconciliation. Espérons que les autorités répondront à l’appel de Stéphane Mbankama et travailleront en faveur de la stabilité, permettant ainsi aux communautés locales de retrouver une vie paisible dans leurs lieux d’origine.