Procès au Togo : le général Abalo Kadangha nie toute implication dans la mort du colonel Bitala Madjoulba
Au Togo, le procès en lien avec la mort du colonel Bitala Madjoulba se poursuit, avec cette fois-ci à la barre le général Abalo Kadangha. Accusé d’entrave au bon fonctionnement de la justice, complicité d’assassinat et complicité contre la sûreté intérieure de l’État, le général a fermement nié toutes les accusations qui pèsent sur lui.
L’audience du 26 octobre 2023 a été marquée par les déclarations du général Abalo Kadangha, qui affirme que le colonel Madjoulba était comme son fils et qu’il n’est en aucun cas impliqué dans son assassinat. Interrogé sur l’envoi de l’unité de service des armées sur le terrain, malgré la présence déjà de la gendarmerie, le général explique avoir donné son aval à l’USM, un service militaire en charge des enquêtes internes. Ces enquêteurs auraient d’ailleurs découvert l’arme du crime, qui serait celle du colonel Bitala Madjoulba.
Mais le procureur ne l’entend pas de cette oreille et accuse le général d’avoir organisé une enquête parallèle dans le but de faire diversion et d’entraver le travail de la police judiciaire. Les avocats de la défense, de leur côté, soulignent les lacunes du dossier, notamment l’absence d’expertise des téléphones de la victime et l’absence d’empreintes sur l’arme. Ils demandent donc une contre-expertise afin de clarifier ces éléments.
Le procès se poursuit ce vendredi 27 octobre et de nouvelles auditions auront lieu. Rappelons que le colonel Bitala Madjoulba a été retrouvé mort dans son bureau le 4 mai 2020, juste après avoir assisté à la prestation de serment du président Faure Gnassingbé, réélu pour un quatrième mandat de cinq ans.
Cette affaire fait grand bruit au Togo et suscite de nombreuses interrogations quant à l’implication éventuelle des hautes sphères du pouvoir dans la mort du colonel. Le procès en cours est donc d’une importance capitale pour faire toute la lumière sur cette affaire et rendre justice à la victime.