À Dakar, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) sont confrontés à un nouveau report de la rentrée universitaire. Après cinq mois de fermeture suite aux manifestations liées à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, la direction de la cité universitaire a décidé de repousser la réouverture du campus à début janvier 2024. Cette décision a suscité l’indignation des étudiants, qui estiment qu’elle compromet leur avenir et l’avenir de l’éducation au Sénégal.
Les autorités universitaires ont justifié ce report par la nécessité de réaliser des travaux de rénovation et des aménagements sécuritaires sur le campus. Cependant, selon Ala Khane, président de l’amicale de la faculté de lettres et de sciences humaines, cette justification ne tient pas. Il souligne que d’autres universités, même dans des contextes plus difficiles, ont réussi à maintenir leurs activités académiques. Il cite l’exemple de l’université de Kiev en Ukraine, qui n’a pas été fermée malgré le conflit en cours.
La réaction des étudiants ne s’est pas faite attendre. Ala Khane appelle tous les étudiants du Sénégal à se mobiliser et à bloquer l’éducation sur tout le territoire national pour faire entendre leur voix. Il estime que l’année universitaire doit être sauvée à tout prix, car les étudiants sont l’avenir du pays. Il dénonce le fait que les universités soient fermées pour des raisons politiques et appelle toutes les universités du Sénégal à s’unir pour défendre la cause étudiante.
Néanmoins, cette mobilisation est déjà confrontée à des obstacles. Une conférence de presse des amicales estudiantines qui se tenait sur le campus de l’UCAD a été rapidement dispersée par la police à l’aide de gaz lacrymogènes. Cette répression soulève de nouvelles préoccupations quant au respect des droits estudiantins et à la garantie d’une expression libre et pacifique.
En conclusion, la décision de repousser la réouverture du campus de l’UCAD à début janvier 2024 suscite un vif mécontentement parmi les étudiants sénégalais. Ces derniers estiment que leur avenir est compromis et appellent à une mobilisation nationale pour faire valoir leurs droits. Leur combat pour la sauvegarde de l’année universitaire et de l’éducation au Sénégal est crucial pour l’avenir du pays.