Au Sénégal, une activité industrielle controversée fait beaucoup parler d’elle ces derniers temps : l’exploitation du zircon. Cette pratique, menée par la société Grande Côte Opérations (GCO), suscite de vives inquiétudes quant à ses conséquences sur l’environnement et le secteur touristique.
Depuis 2014, la GCO extrait du sable sénégalais le zircon, mais aussi d’autres minerais tels que l’ilménite, le rutile et le leucoxène. Ces minerais sont utilisés dans la production de céramique, de pigments blancs pour la peinture, le plastique ou encore le papier. Forte de son partenariat avec la société minière française Eramet, la GCO est devenue l’un des principaux producteurs de zircon au niveau mondial en moins de dix ans.
Pourtant, l’exploitation du zircon a un impact néfaste sur l’environnement et les populations locales. En effet, la mine empiète sur des villages, des zones de maraîchage et même sur le désert touristique de Lompoul. Des campements ont dû être déplacés pour faire place à l’activité de dragage du sable. Une pétition lancée pour « sauver le désert de Lompoul » a recueilli près de 1 500 signatures, témoignant de l’opposition des populations locales à cette exploitation.
Face à ces critiques, la GCO met en avant son rôle économique au Sénégal. L’entreprise affirme avoir créé plus de 2 000 emplois locaux et être le sixième contributeur au budget de l’État en tant que société minière. Elle estime les retombées financières pour le pays à plus de 120 millions d’euros, en prenant en compte les emplois créés, les achats locaux pour le fonctionnement de l’industrie et les taxes payées à l’État.
Malgré ces justifications, la question de l’impact social et environnemental de l’exploitation du zircon demeure. Les adversaires de cette activité soulignent les conséquences néfastes sur les écosystèmes, la perte de terres cultivables et le risque de dégradation du secteur touristique, qui contribue également à l’économie locale.
Il est nécessaire de trouver un équilibre entre développement économique et protection de l’environnement. Les autorités sénégalaises doivent prendre en compte les préoccupations des populations locales et veiller à une exploitation responsable et durable des ressources naturelles. Cela passe par un dialogue ouvert, transparent et inclusif, afin de trouver des solutions qui préservent à la fois les intérêts économiques du pays et la préservation de l’environnement.