La tempête Bernard frappe le Maroc : un phénomène météorologique violent et inhabituel
Le Maroc a récemment été frappé par la tempête Bernard, provoquant des dégâts importants et des perturbations dans plusieurs régions du pays. Du 22 au 23 octobre, le royaume a été plongé dans des conditions météorologiques extrêmes, avec des rafales de vent atteignant jusqu’à 100 km/h, des orages violents et des pluies diluviennes. Les conséquences ont été désastreuses, en particulier dans le nord-ouest du pays, de Casablanca à Agadir.
La tempête a causé de nombreux accidents sur les routes, notamment sur l’autoroute reliant Marrakech à Agadir, où la visibilité réduite due aux mouvements de sable a provoqué des carambolages. Les images montrent des carcasses de voitures jonchant les routes, témoignant de la violence des collisions. Les régions côtières n’ont pas été épargnées, avec des arbres arrachés et un ciel orange à Casablanca et à Rabat, la capitale. Les conditions météorologiques ont également entraîné le déroutage de plusieurs avions à destination de Marrakech, perturbant les voyages aériens.
La question qui se pose est de savoir pourquoi un tel phénomène météorologique s’est produit et s’il est susceptible de se reproduire. Pour répondre à ces interrogations, RFI s’est entretenu avec Mohammed-Said Kerrouk, professeur de climatologie à l’Université Hassan II de Casablanca et ancien membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Selon M. Kerrouk, la tempête Bernard est le résultat du déroulement habituel du système climatique pendant l’automne, avec un déplacement des systèmes météorologiques de l’hémisphère nord vers les zones subtropicales. Cependant, il souligne que les données énergétiques des dernières années, notamment avec l’augmentation du bilan énergétique de la Terre, ont créé des conditions inhabituelles. L’accumulation d’énergie dans l’atmosphère a généré un cisaillement énergétique, provoquant de forts vents en altitude et une dépression au sol, donnant ainsi naissance à la tempête Bernard.
La forme particulière que prend cette tempête est caractérisée par de puissantes rafales de vent qui soulèvent une importante quantité de poussière. Cette dernière est exacerbée par la sécheresse persistante dans le pays ces dernières années. Les particules de sable sont transportées dans l’atmosphère, se déplaçant même jusqu’en Europe.
Face à ces phénomènes météorologiques de plus en plus fréquents et violents, le Maroc doit se préparer et adopter des mesures d’adaptation. Selon M. Kerrouk, il est primordial de prendre conscience du changement climatique en cours et de reconnaître que nous vivons un nouveau climat. L’aménagement des villes, la santé publique et l’agriculture sont autant de secteurs qui doivent être repensés et adaptés aux nouvelles réalités climatiques. Il est également nécessaire de mener des études approfondies afin de comprendre les effets de la poussière sur la santé des populations.
En conclusion, la tempête Bernard qui a frappé le Maroc est un exemple frappant des effets du changement climatique. Les conditions météorologiques extrêmes, telles que des vents violents et des tempêtes de poussière, deviennent de plus en plus fréquentes. Il est essentiel que le pays se prépare et prenne des mesures pour faire face à ces événements, en adaptant notamment l’infrastructure, les politiques de santé et les pratiques agricoles. Seule une approche proactive permettra de faire face aux défis posés par les transformations du climat.