« Harcèlement policier et entraves à la campagne : les candidats de l’opposition sénégalaise menacés dans leur course aux parrainages »

La course aux parrainages pour l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal bat son plein. Cependant, les candidats de l’opposition font face à un véritable harcèlement de la part des autorités policières. Ce week-end, plusieurs d’entre eux ont été interpellés lors de leurs déplacements, ce qui suscite de vives réactions de la part de leurs équipes de campagne et de la société civile.

Un exemple flagrant de cette répression a eu lieu samedi, lorsqu’une caravane de véhicules appartenant à l’équipe du candidat Khalifa Sall a été arrêtée pendant plus de cinq heures par les forces de l’ordre dans le département de Fatick. La raison invoquée était que la caravane n’était pas autorisée, ce qui a été vivement contesté par Saliou Sarr du parti Taxawu de Khalifa Sall. Selon lui, aucune illégalité n’était commise, car la caravane ne perturbait pas la circulation et n’utilisait pas de sono. Elle se rendait simplement dans un village pour collecter des parrainages.

Malick Gakou, candidat du grand parti, a également été interpellé par la police à Kébémer. Ces incidents répétés ont conduit à des accusations de harcèlement de la part des candidats de l’opposition et de leurs soutiens. Ils soulignent également le contraste avec la liberté de mouvement dont bénéficie le Premier ministre et candidat de la coalition au pouvoir, Amadou Ba, qui effectue des tournées dans le pays sans être inquiété.

Face à cette situation, Alioune Tine, du think-tank Afrikajom, soulève une interrogation légitime : si la campagne électorale n’a pas encore officiellement débuté, pourquoi Amadou Ba est-il autorisé à circuler ? Cette différence de traitement risque de semer le doute quant à l’équité du processus électoral et pourrait générer des problèmes lors du scrutin. Alioune Tine estime que pour garantir une véritable égalité entre tous les candidats, Amadou Ba devrait quitter son poste de Premier ministre afin de mener sa campagne de manière plus juste.

Il est essentiel de souligner que ces interpellations et ce harcèlement des candidats de l’opposition lors de la recherche de parrainages ne contribuent pas au renforcement de la démocratie sénégalaise. Au contraire, cela nuit à la transparence et à l’équité du processus électoral. Il est du devoir des autorités de veiller à ce que tous les candidats puissent exercer leurs droits de manière égale et sans entrave. En garantissant des élections libres et équitables, le Sénégal pourra renforcer sa démocratie et sa réputation sur la scène internationale.