Le port de Dar es Salaam, situé en Tanzanie, est au centre de l’actualité avec la signature de plusieurs contrats importants. L’un de ces contrats a été conclu avec la société DP World, basée aux Émirats, qui obtient la gestion d’une grande partie du port.
Le port de Dar es Salaam joue un rôle crucial dans le projet chinois des Nouvelles Routes de la Soie, en tant que plaque tournante pour le commerce en Afrique de l’Est. C’est pourquoi l’investissement de 250 millions de dollars de DP World revêt une grande importance. Les fonds seront principalement utilisés pour augmenter la capacité d’accueil des cargos au port. DP World aura la responsabilité de gérer quatre des douze postes d’arrimage du port, avec l’objectif de le transformer en une « installation de classe mondiale ».
Sultan Ahmed ben Soulayem, PDG de DP World, s’est exprimé sur les objectifs de l’entreprise : « Nous nous concentrons sur une construction rapide afin d’améliorer le dédouanement et le fonctionnement du port. Il faut éliminer les retards auxquels les compagnies maritimes sont confrontées. Nous nous servirons de notre expérience en matière d’infrastructures logistiques pour renforcer la chaîne d’approvisionnement africaine ». Le gouvernement tanzanien estime que ces nouveaux investissements permettront d’augmenter les revenus de plus de 10 milliards de dollars, contre 3 milliards actuellement.
Cependant, cet accord suscite des controverses. Certains estiment qu’il est trop contraignant pour le pays, notamment en ce qui concerne les modalités de résiliation. Bob Wangwe, avocat d’un collectif de citoyens opposés à ces accords, demande que les contrats soient rendus publics : « Le gouvernement tanzanien a complètement négligé l’opinion publique. La présidente affirme qu’ils ont écouté les citoyens, mais ils refusent toujours de divulguer les contrats. Ces accords ne sont pas dans l’intérêt supérieur des citoyens ni dans l’intérêt supérieur du pays ».
Parmi les contestataires, Freeman Mbowe, l’un des principaux opposants au pouvoir, dénonce « un abandon de souveraineté ».
Il est clair que cet accord soulève des questions importantes quant aux avantages réels pour le pays et à la transparence du processus de négociation. Il est essentiel que le gouvernement tanzanien prenne en compte les préoccupations de ses citoyens et veille à ce que cet investissement bénéficie réellement au développement du pays. Une transparence totale dans la divulgation des contrats et une consultation publique approfondie sont nécessaires pour établir la confiance et garantir que les intérêts du pays sont véritablement pris en compte.