« Beyrouth 1983 : le drame du Drakkar, quand les soldats français sacrifièrent leur vie pour la paix »

Le 23 octobre 1983 restera à jamais une date sombre dans l’histoire de l’armée française. Ce jour-là, dans la capitale libanaise de Beyrouth, 58 parachutistes français ont perdu la vie dans l’explosion du Drakkar, un immeuble de huit étages abritant l’un des cantonnements français de la Force Multinationale de Sécurité au Liban.

La Force Multinationale de Sécurité, mise en place en 1982 par l’ONU, avait pour mission de protéger la population civile libanaise et d’aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité. Les troupes françaises, américaines et italiennes étaient majoritaires au sein de cette force, et le contingent français comptait alors environ 2 000 militaires.

Ce jour-là, Beyrouth a été frappée par deux attentats. Le premier a visé le quartier général de l’armée américaine, causant la mort de 241 soldats américains. Quelques minutes plus tard, c’est l’immeuble Drakkar qui a été touché par une énorme explosion. Le bilan est lourd : 55 parachutistes de la 3e compagnie du 1er Régiment de chasseurs parachutistes (RCP) et trois membres du 9e RCP ont perdu la vie, ainsi que l’épouse du gardien de l’immeuble et ses quatre enfants.

Cette tragédie a profondément choqué la France et le président François Mitterrand s’est rendu à Beyrouth pour rendre hommage aux victimes et exprimer sa solidarité envers les troupes françaises de la Force Multinationale de Sécurité. Le 2 novembre, une cérémonie s’est tenue aux Invalides à Paris pour honorer les soldats français tués dans l’attentat.

Quarante ans après cette tragédie, de nombreuses questions demeurent. Certains rescapés et témoins contestent la version officielle selon laquelle un camion-suicide aurait perpétré l’attentat. Ils affirment n’avoir vu aucun véhicule pénétrer dans le cantonnement français et n’avoir entendu aucun tir avant l’explosion. Ces zones d’ombre alimentent les théories du complot et les doutes quant à la vérité officielle.

Malgré les années qui ont passé, le souvenir de cette tragédie reste vif et douloureux pour les familles des victimes, les anciens combattants et les militaires français. La commémoration annuelle de cette journée du 23 octobre 1983 est l’occasion de se souvenir de ces hommes qui ont donné leur vie au service de la paix.