L’affaire du pasteur Mackenzie révèle des failles choquantes dans le système judiciaire et policier au Kenya

Actualité : L’affaire du pasteur Mackenzie met en lumière des défaillances dans le système judiciaire et policier kényan

Quatre mois après l’arrestation du pasteur Paul Mackenzie, soupçonné d’avoir causé la mort de plus de 400 personnes par ses appels à un « jeûne extrême », le Sénat kényan vient de publier un rapport d’enquête accablant. Ce rapport met en lumière les multiples défaillances du système judiciaire et policier, ainsi que les manquements du comité local de sécurité, qui auraient pu empêcher les activités criminelles du pasteur Mackenzie.

Selon le rapport, le pasteur Mackenzie avait déjà été confronté à la justice dès 2017 pour ses prêches jugés « extrêmes ». Malheureusement, malgré l’ouverture de quatre enquêtes judiciaires, le système de justice pénale n’a pas réussi à empêcher les pratiques dangereuses de Mackenzie. En 2017, il avait même été acquitté d’accusations de radicalisation. Deux ans plus tard, alors qu’il était accusé d’être lié à la mort de deux enfants qui ont succombé à la faim, Mackenzie a été libéré sous caution dans l’attente d’un procès.

Le rapport met également en évidence les négligences de la police locale et du comité local de sécurité, qui ont été alertés et ont enregistré des plaintes récurrentes de chefs religieux et d’associations locales. Malheureusement, aucune enquête approfondie n’a été menée malgré les signalements de « radicalisation d’adultes » et de « soumission des gens à des conditions inhumaines ». Les sénateurs estiment donc que la législation encadrant les organisations religieuses doit être revue afin d’éviter de tels drames à l’avenir.

L’arrestation du pasteur Mackenzie en avril a été suivie de la découverte macabre des corps des victimes dans la forêt de Shakahola. À ce jour, 428 corps ont été retrouvés. Les autopsies pratiquées sur ces corps ont confirmé que la majorité des victimes sont mortes de faim, mais certaines présentent également des signes de strangulation et de blessures. Pire encore, les médecins légistes ont établi des cas d’abus sexuels et de disparition d’organes, laissant penser à un possible trafic.

Maintenant que l’enquête est bouclée, Paul Mackenzie et ses 29 coaccusés seront formellement mis en accusation. L’ex-gourou de la secte risque de faire face à des charges de « terrorisme ».

Cette affaire choquante met en évidence les défaillances du système judiciaire et policier kényan. Il est essentiel de tirer des leçons de cet événement tragique afin d’améliorer la sécurité et la protection des citoyens contre de tels individus dangereux. Il est crucial de renforcer la législation et d’assurer une coopération efficace entre les agences de sécurité et les institutions religieuses pour prévenir de telles tragédies à l’avenir.